Les laboratoires de l’espace-temps mondialisé : le science-fictionnel et les expositions universelles de 1851 à 1939
Cet article se penche sur le mouvement des expositions universelles, de la Great Exhibition de Londres en 1851 à La Foire Internationale de New York en 1939. Il suggère que ces lieux furent des espaces science-fictionnels qui, en exposant leurs publics à des formes de compression d’espace-temps, per...
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Université de Limoges
2016-06-01
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Series: | ReS Futurae : Revue d'Études sur la Science-fiction |
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doaj-00558136c6a046988b707e97527c1ce52020-11-25T01:35:08ZfraUniversité de LimogesReS Futurae : Revue d'Études sur la Science-fiction2264-69492016-06-01710.4000/resf.856Les laboratoires de l’espace-temps mondialisé : le science-fictionnel et les expositions universelles de 1851 à 1939Roger LuckhurstCet article se penche sur le mouvement des expositions universelles, de la Great Exhibition de Londres en 1851 à La Foire Internationale de New York en 1939. Il suggère que ces lieux furent des espaces science-fictionnels qui, en exposant leurs publics à des formes de compression d’espace-temps, permettaient de représenter la mondialisation de manière anticipée. Les sites des expositions universelles incarnaient des modèles bien particuliers d’échanges et de transferts économiques. Ces modèles préfiguraient les flux de capitaux sans frontières rêvés par certaines versions de la théorie de la mondialisation d’alors. Cette essence science-fictionnelle non seulement réside dans le spectacle futuriste du « progrès » techno-scientifique, qui devint un modèle omniprésent dans les expositions universelles, mais aussi s’exprime par la spatialisation de l’histoire vue comme un développement. Implacablement, cette perspective historique concevait la modernité comme un « progrès » racial hiérarchisant, mettant en scène le spectacle de « stagnations » anachroniques et de « déclins » dégénératifs. Bien avant le célèbre Futurama de 1939 à New York, les expositions universelles furent parmi les premiers lieux où l’on fit délibérément vivre à un public de masse un systématique désajustement du temps dans une zone bien délimitée, comme un avant-goût de l’immersion dans le « science-fictionnel ».http://journals.openedition.org/resf/856Foire internationale |
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Cet article se penche sur le mouvement des expositions universelles, de la Great Exhibition de Londres en 1851 à La Foire Internationale de New York en 1939. Il suggère que ces lieux furent des espaces science-fictionnels qui, en exposant leurs publics à des formes de compression d’espace-temps, permettaient de représenter la mondialisation de manière anticipée. Les sites des expositions universelles incarnaient des modèles bien particuliers d’échanges et de transferts économiques. Ces modèles préfiguraient les flux de capitaux sans frontières rêvés par certaines versions de la théorie de la mondialisation d’alors. Cette essence science-fictionnelle non seulement réside dans le spectacle futuriste du « progrès » techno-scientifique, qui devint un modèle omniprésent dans les expositions universelles, mais aussi s’exprime par la spatialisation de l’histoire vue comme un développement. Implacablement, cette perspective historique concevait la modernité comme un « progrès » racial hiérarchisant, mettant en scène le spectacle de « stagnations » anachroniques et de « déclins » dégénératifs. Bien avant le célèbre Futurama de 1939 à New York, les expositions universelles furent parmi les premiers lieux où l’on fit délibérément vivre à un public de masse un systématique désajustement du temps dans une zone bien délimitée, comme un avant-goût de l’immersion dans le « science-fictionnel ». |
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