Summary: | Dans cet article, nous nous intéressons au fonctionnement des nominalisations déverbales dans un corpus
spécialisé (textes scientifiques et techniques) par rapport à un corpus général (articles de la presse
quotidienne). Le point de vue global que nous adoptons est celui de la « déterminologisation » et, plus
précisément, de ce que nous appellerons ici la « déspécialisation » de la connaissance. Ce terme renvoie au
phénomène de transfert de la connaissance spécialisée vers le grand public, mais de manière moins directe
que dans la vulgarisation, ce qui se traduit par des manifestations linguistiques moins évidentes, que nous
voulons mettre au jour. La déspécialisation ne concerne donc qu’en partie les phénomènes de vulgarisation
qui eux, s’inscrivent dans une volonté presque didactique de mettre à portée du grand public une
connaissance spécialisée. Dans ce contexte, nous cherchons à baliser la question de la déspécialisation à
travers une approche de linguistique de corpus. Nous proposons la mise en place de jalons
méthodologiques pour observer ce phénomène complexe et présentons des résultats préliminaires de nos
observations, entre données quantitatives automatisées et analyses qualitatives. Pour ce faire, nous nous
focalisons dans cet article sur les nominalisations déverbales, dans la mesure où il est connu qu’elles
apparaissent en plus grand nombre dans les corpus spécialisées que dans les corpus généraux (Kocourek,
1991). Du point de vue quantitatif, cette dimension (comparée en corpus spécialisé et général) est la
première que nous examinons ; du point de vue qualitatif, nous présentons les premiers résultats d’une
analyse fine de certaines des nominalisations.
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