Summary: | Les big data sont à la mode. Dans les médias, le terme est brandi comme étendard de l’innovation. Cet enthousiasme s’accompagne de la mise en avant de nouvelles expertises qui vendent leur savoir-faire auprès des institutions : les travailleurs de la donnée affirment pouvoir « prédire » les comportements des électeurs grâce aux big data et ainsi agir « scientifiquement » sur les résultats d’une élection. Cet article vise à étudier les modalités de constitution de ce groupe professionnel en proposant une analyse longitudinale de l’intégration du numérique en campagne électorale. L’idée est d’analyser les trajectoires de ceux qui vivent de la web politique en contexte français, depuis la campagne pour l’élection présidentielle française de 2007 jusqu’à celle de 2017, et ce, afin de repérer les continuités, les ruptures et les reconfigurations de ce nouvel espace professionnel, rythmé par les échéances électorales.
In the media as in a public sphere, the frenzy over big data has been met with equally high levels of enthusiasm. This enthusiasm comes along with the emphasis of new expertise: the workers of the data assert they can “predict” the behavior of the voters thanks to big data and so to act “scientifically” on the results of an election. This article aims at studying the modalities of constitution of a professional group by proposing a socio-historic analysis. The idea is to analyze the trajectories of digital campaigners since the campaign for the French presidential election of 2007 to underline the continuities, the breaks and the reconfigurations of this new professional space.
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