Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)

Loin de faire exception à la règle, l'organisation du pèlerinage à La Mecque par la République française connaît son apogée pendant les années 1930, décennie au cours de laquelle on assiste à une prise en charge globale des pèlerins par la puissance coloniale. Celle-ci se caractérise par une pr...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Luc Chantre
Format: Article
Language:English
Published: Université de Poitiers 2013-08-01
Series:Cahiers du MIMMOC
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/mimmoc/1298
id doaj-b5f8f50f6dc940cc9720e6495ef9efcb
record_format Article
spelling doaj-b5f8f50f6dc940cc9720e6495ef9efcb2020-11-25T01:48:32ZengUniversité de PoitiersCahiers du MIMMOC1951-67892013-08-011010.4000/mimmoc.1298Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)Luc ChantreLoin de faire exception à la règle, l'organisation du pèlerinage à La Mecque par la République française connaît son apogée pendant les années 1930, décennie au cours de laquelle on assiste à une prise en charge globale des pèlerins par la puissance coloniale. Celle-ci se caractérise par une protection renforcée sur le plan diplomatique et sanitaire, un encadrement des déplacements vers les Lieux Saints et enfin un appareil de propagande producteur de consensus en métropole comme dans les colonies. Ces trois piliers de la « culture coloniale » du hajj sont le fruit de temporalités différentes. Il peut paraître surprenant de parler de « culture coloniale » s'agissant d'une manifestation religieuse comme le pèlerinage à La Mecque (hajj). Obligation canonique pour tout croyant, le hajj draine chaque année depuis le VIIe siècle des milliers de fidèles vers les Lieux Saints du Hedjaz. Il constitue une manifestation visible de la communauté de l'islam (umma) et un haut lieu identitaire pour tout Musulman. Difficile dans ces conditions pour une autorité politique de rester indifférente à un phénomène susceptible de lui apporter légitimation et reconnaissance. On comprend dès lors tout l'intérêt pour des empires européens qui, à l'époque contemporaine, ont établi leur hégémonie sur une grande partie du monde musulman, de s'investir dans cette question. Malgré quelques réticences initiales, on constate, sur la longue durée, une intervention croissante des pouvoirs publics européens dans le pèlerinage à La Mecque. La France républicaine ne fait pas exception à la règle. Au fil des années, elle a ainsi réussi à bâtir une véritable « culture coloniale du hajj » dont il nous importe de retracer brièvement les caractéristiques avant d'en étudier les modalités de sa contestation à l'heure des indépendances en nous appuyant sur l'exemple du protectorat tunisien.http://journals.openedition.org/mimmoc/1298hajjpratiques colonialesiIndépendanceprotection
collection DOAJ
language English
format Article
sources DOAJ
author Luc Chantre
spellingShingle Luc Chantre
Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)
Cahiers du MIMMOC
hajj
pratiques coloniales
iIndépendance
protection
author_facet Luc Chantre
author_sort Luc Chantre
title Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)
title_short Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)
title_full Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)
title_fullStr Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)
title_full_unstemmed Le pèlerinage à La Mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)
title_sort le pèlerinage à la mecque comme culture coloniale : le cas du protectorat tunisien (1881-1956)
publisher Université de Poitiers
series Cahiers du MIMMOC
issn 1951-6789
publishDate 2013-08-01
description Loin de faire exception à la règle, l'organisation du pèlerinage à La Mecque par la République française connaît son apogée pendant les années 1930, décennie au cours de laquelle on assiste à une prise en charge globale des pèlerins par la puissance coloniale. Celle-ci se caractérise par une protection renforcée sur le plan diplomatique et sanitaire, un encadrement des déplacements vers les Lieux Saints et enfin un appareil de propagande producteur de consensus en métropole comme dans les colonies. Ces trois piliers de la « culture coloniale » du hajj sont le fruit de temporalités différentes. Il peut paraître surprenant de parler de « culture coloniale » s'agissant d'une manifestation religieuse comme le pèlerinage à La Mecque (hajj). Obligation canonique pour tout croyant, le hajj draine chaque année depuis le VIIe siècle des milliers de fidèles vers les Lieux Saints du Hedjaz. Il constitue une manifestation visible de la communauté de l'islam (umma) et un haut lieu identitaire pour tout Musulman. Difficile dans ces conditions pour une autorité politique de rester indifférente à un phénomène susceptible de lui apporter légitimation et reconnaissance. On comprend dès lors tout l'intérêt pour des empires européens qui, à l'époque contemporaine, ont établi leur hégémonie sur une grande partie du monde musulman, de s'investir dans cette question. Malgré quelques réticences initiales, on constate, sur la longue durée, une intervention croissante des pouvoirs publics européens dans le pèlerinage à La Mecque. La France républicaine ne fait pas exception à la règle. Au fil des années, elle a ainsi réussi à bâtir une véritable « culture coloniale du hajj » dont il nous importe de retracer brièvement les caractéristiques avant d'en étudier les modalités de sa contestation à l'heure des indépendances en nous appuyant sur l'exemple du protectorat tunisien.
topic hajj
pratiques coloniales
iIndépendance
protection
url http://journals.openedition.org/mimmoc/1298
work_keys_str_mv AT lucchantre lepelerinagealamecquecommeculturecolonialelecasduprotectorattunisien18811956
_version_ 1725011668869578752