| Summary: | Les récits de voyage Mani et Roumeli de Patrick Leigh Fermor rendent moins compte des années d’expérience de l’auteur en terre étrangère qu’ils n’invitent le lecteur à l’accompagner dans ses pérégrinations pour tenter de suivre le fil d’une méditation déambulatoire dans les montagnes de Grèce, lieu par excellence de la rencontre de l’humain et du non-humain où les déplacements physiques, culturels et linguistiques ré-enchantent notre vision de l’humanité. Découvrir et connaître le lieu dans ses particularités infimes, les hommes et la nature qui la peuplent, se conçoit comme un exploit, une victoire sur soi-même et sur un environnement souvent hostile, un privilège. Déployant un paysage littéraire clairement ancré dans les théories du sublime de Burke, et explorant conjointement, la matière physique et haptique du lieu, Patrick Leigh Fermor replace l’humain et le non-humain sur un pied d’égalité. Géographie physique et exploration métaphysique, description géologique et zoologique et écoute poétique se mêlent dans cette attention que Patrick Leigh Fermor prête au monde qui l’entoure. L’élan nomade de cette poésie de l’inattendu et de l’insaisissable laisse entendre la musique infime des formes de vie modestes et esquisse la possibilité d’une humanité nouvelle.
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