Apports et limites du marquage individuel dans la connaissance de l'écobiologie du chevaine (Leuciscus cephalus)

• Main Authors: LE LOUARN H., BAGLINIÈRE J. L.
• Format: Article
• Language: English
• Published: EDP Sciences 1997-04-01
• Series: Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems
• Subjects: chub; Leuciscus cephalus; tagging; age and growth validation; movement
• Online Access: http://dx.doi.org/10.1051/kmae:1997004

Depuis 1991, des marquages individuels ont été effectués sur des chevaines (Leuciscus cephalus) de la rivière Boutonne, affluent de la Charente, afin d'améliorer les connaissances écobiologiques de l'espèce qui restent très fragmentaires pour les populations atlantiques françaises. 718 individus, de taille supérieure à 120 mm, ont été capturés par pêche électrique sur un secteur de 2,7 km, lors de la période de reproduction (mi-juin), et marqués essentiellement par marque nouille (5 années) mais également par implant visible (une année) durant cinq ans. Au total, 162 poissons ont été recapturés et certains individus plusieurs fois au cours de la période d'étude. L'analyse des résultats fait ressortir que : - Seuls deux poissons marqués par implant visible ont été recapturés (0,9 %) ; le taux moyen de recapture des individus marqués par marque nouille a été de 22,3 % mais a varié selon l'année et l'état de maturité du poisson (de 6,6 à 37,7 %) ; il apparaît plus faible pour les immatures (6,4 %) que pour les géniteurs (25,2 %) et reste identique chez les deux sexes. - La méthode de capture-recapture a permis de valider l'estimation de l'âge et de la croissance par scalimétrie : définition de la marque hivernale ; existence d'une chronologie de l'apparition de l'anneau hivernal et donc de la reprise de croissance ; validation de la régression reliant la longueur du poisson à celle de son écaille pour la population étudiée. - Les déplacements à l'intérieur du secteur étudié sont faibles et les femelles montrent une grande fidélité à leur site de reproduction. - Le marquage par marque nouille entraîne un déficit de croissance, principalement chez les poissons de plus de cinq ans ; ce déficit semble se réduire dès la deuxième année suivant le marquage. La discussion des résultats montre qu'en dépit de certains facteurs limitants, l'utilisation de cette technique de marquage individuel apparaît contribuer d'une manière significative à la connaissance de l'écobiologie du chevaine, allant jusqu'à montrer la possible existence de deux sous-populations sur le secteur étudié.