L’écriture « entre-les-langues » des auteures maghrébines de langue française et des auteures de « l’entre-des »

En 1977, au moment où il inaugure son enseignement au Collège de France, Roland Barthes s’interroge sur le pouvoir et le savoir. Il propose une définition volontairement provocatrice de la langue comme « fasciste » et constate qu’il faut « tricher avec la langue » et « tricher la langue », pour ente...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Roswitha Geyss
Format: Article
Language:English
Published: University of Alberta 2009-10-01
Series:Alternative Francophone
Subjects:
Online Access:https://journals.library.ualberta.ca/af/index.php/af/article/view/6618
Description
Summary:En 1977, au moment où il inaugure son enseignement au Collège de France, Roland Barthes s’interroge sur le pouvoir et le savoir. Il propose une définition volontairement provocatrice de la langue comme « fasciste » et constate qu’il faut « tricher avec la langue » et « tricher la langue », pour entendre la « langue hors-pouvoir » : « Cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d’entendre la langue hors-pouvoir, dans sa splendeur d’une révolution permanente du langage, je l’appelle pour ma part : littérature. » (15) La littérature est donc et doit être un merveilleux terrain d’expérimentation. Nous proposons d’analyser dans cet article l’œuvre d’écrivaines algériennes dont la langue maternelle est l’arabe parlé, l’arabe féminin, et qui écrivent en français, qui est la langue de l’école et la langue qu’elles « trichent » pour entendre « la langue hors-pouvoir » (Assia Djebar, Malika Mokeddem). Nous analysons aussi l’œuvre de l’écrivaine tunisienne Nine Moati, qui perpétue dans ses textes le souvenir de son père Serge Moati. Abstract: In 1977, when he gave his inaugural lecture at the Collège de France, Roland Barthes spoke about power and knowledge. He proposes a deliberately provocative definition of language as “fascist” and realises that we must “trick with the language”, “trick the language”, in order to understand “speech outside the bounds of power” (461): “This salutary trickery, this evasion, this grand imposture that allows us to understand speech outside the bounds of power, in the splendour of a permanent revolution of language, I for one call literature.” (462) Literature is and must be a wonderful field of experimentation. I will analyse in this article the work of female Algerian authors whose mother tongue is Arabic but who have chosen French, the language they “trick” to understand “speech outside the bounds of power” (Assia Djebar, Malika Mokeddem). I will also examine the work of the Tunisian writer Nine Moati, who perpetuates in her texts the memory of her father Serge Moati.
ISSN:1916-8470
1916-8470