Summary: | Le Tambour de Günter Grass peut être lu comme la mise en fiction du roman familial du personnage et narrateur, Oscar Matzerath, qui rédige ses mémoires dans la maison de santé où il est interné. L'objet de ce mémoire est précisément l'analyse de l'écriture d'Oscar comme invention d'une généalogie mythique et fantasme des origines. Ce narrateur indique dès le début de ses mémoires que « nul ne devrait décrire sa vie » sans d'abord « commémorer une bonne moitié de ses grands-parents ». Ce besoin de reconstituer l'origine et de l'interroger se déploie dans le récit à travers, notamment, le fantasme du retour au sein maternel (dont le tambour et l'écriture constituent en quelque sorte les moyens) qui se traduit par la reconstitution d'une généalogie sur les modes mythique et théologique. Ce mémoire s'intéresse donc d'abord aux mécanismes qui régissent l'écriture « oscarienne » dans sa cohésion interne, c'est-à-dire en fonction des fantasmes du personnage et des réseaux symboliques et signifiants qui le construisent dans le texte et qui constituent son style propre. La question de l'origine convoque celles de la filiation et du mythe, autant d'éléments à mettre en réseau pour éclairer la construction généalogique fantasmée par le narrateur. Sur ce plan, l'approche psychanalytique ouvre une perspective de recherche appropriée pour repérer les mécanismes du fantasme dans l'écriture d'Oscar, c'est pourquoi nous opterons pour une lecture orientée en ce sens. Il s'agit de voir comment, sur les plans de l'énonciation, de la mémoire et du mythe, le roman construit une filiation matrilinéaire au service d'une toute-puissance narrative qui permet d'échapper au temps et à la mort. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Günter Grass, Le Tambour, Fantasme de l'origine, Généalogie matrilinéaire, Mythe.
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