Les constructions C'EST -- QUI/QUE en ancien et moyen français

Ce mémoire porte sur les constructions c'est ... qui/que en ancien et moyen français. Selon leurs propriétés syntaxiques et prosodiques, ces constructions ont soit une valeur contrastive (clivée), soit une valeur présentative (syntagme nominal complexe). À la suite de l'examen des propriét...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Bouchard, Jacynthe
Format: Others
Published: 2007
Subjects:
Online Access:http://www.archipel.uqam.ca/3303/1/M9658.pdf
Description
Summary:Ce mémoire porte sur les constructions c'est ... qui/que en ancien et moyen français. Selon leurs propriétés syntaxiques et prosodiques, ces constructions ont soit une valeur contrastive (clivée), soit une valeur présentative (syntagme nominal complexe). À la suite de l'examen des propriétés syntaxiques et sémantiques des constructions c'est ... qui/que, nous proposons de regrouper ces constructions en trois classes: les clivées, les syntagmes nominaux complexes et les constructions avec syntagme prépositionnel. L'ancien français était une langue à verbe second (V2) et possédait un système de flexion bicasuelle (cas sujet et cas régime). Marchello-Nizia (1998a, 1999) associe l'apparition et le développement des clivées en français à la perte de V2 qui est liée à l'effacement de la flexion casuelle. L'examen de la flexion casuelle de nos données tirées du corpus du Centre de syntaxe historique de l'Université du Québec à Montréal révèle qu'il existe au 12e siècle, des constructions c'est ... qui/que avec ce sujet et avec ce attribut avec une nette prédominance pour le démonstratif en position attribut. Nous démontrons que la perte de la flexion casuelle a entraîné la réanalyse du démonstratif en tant que sujet. Nous proposons que cette permutation syntaxique s'inscrit dans le mouvement de cliticisation des pronoms sujets en français et s'effectue en trois étapes: (1) l'émergence d'un nouveau dialecte au 13e siècle, (2) la dominance de ce dialecte au 14e siècle et (3) la disparition de l'ancien dialecte V2 au 15e siècle. L'analyse de la structure syntaxique de nos données nous permet d'attester l'existence des clivées dès la première moitié du 12e siècle contrairement à ce qu'affirme Marchello-Nizia (1998a, 1999). Nous constatons aussi l'existence des syntagmes nominaux complexes, et à un moindre degré, celle des constructions avec syntagme prépositionnel. Néanmoins l'évolution de ces constructions laisse à penser que l'impact de la perte de V2 sur la progression des clivées a été beaucoup moindre que ne le suppose l'analyse de Marchello-Nizia. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Ancien français, Clivée, Linguistique cognitive, Linguistique historique, Théorie de la focalisation.