Le bouddhisme dans la société mondiale : circuler en Inde sur les chemins du Bouddha

Les études contemporaines du bouddhisme, plus précisément celles préoccupées par sa modernisation, son occidentalisation et sa mondialisation, proposent un large éventail d’outils conceptuels pour qualifier la spécificité du bouddhisme qui se forme, qui se pratique et dont parlent de plus en plus de...

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Bibliographic Details
Main Author: Thibeault, François
Format: Others
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.archipel.uqam.ca/5447/1/Thibeault-2013-these-le_bouddhisme_dans_la_societe_mondiale.pdf
id ndltd-LACETR-oai-collectionscanada.gc.ca-QMUQ.5447
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Niklas Luhmann
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Thibeault, François
Le bouddhisme dans la société mondiale : circuler en Inde sur les chemins du Bouddha
description Les études contemporaines du bouddhisme, plus précisément celles préoccupées par sa modernisation, son occidentalisation et sa mondialisation, proposent un large éventail d’outils conceptuels pour qualifier la spécificité du bouddhisme qui se forme, qui se pratique et dont parlent de plus en plus de gens aujourd’hui. Du point de vue dit « populaire », le bouddhisme est rarement perçu comme une religion et il est plus souvent considéré comme un « art de vivre », une « spiritualité », une « science de l’esprit » ou une « philosophie de vie ». Pourtant, le bouddhisme n’échappe pas à des transformations religieuses que des analyses qualifient à l’aide de concepts comme « traditionalisme », « fondamentalisme », « (post)modernisme », bouddhisme « engagé socialement » et « postbouddhisme ». Les études bouddhiques américano-européennes, tributaires des courants de pensée postcolonialiste et postorientaliste, envisagent désormais leur objet sous l’angle inclusif du pluralisme socioculturel, lequel accorde une place et un rôle importants aux pratiques ainsi qu’aux discours des bouddhistes eux-mêmes. La cimentation au sein des observations d’un modèle des « deux bouddhismes », opposant les bouddhistes « ethniques-asiatiques­immigrants » aux bouddhistes « occidentaux-convertis », a renforcé l’idée selon laquelle seuls les premiers sont « ethniques », les seconds échappant virtuellement à une catégorisation ethnique. La distinction ethnique/converti présuppose ainsi une distinction fort problématique du type ethnique/non ethnique. Le modèle fait l’impasse sur les processus religieux actuels, en amont de l’ethnicité, concernant la formation sociale de la religion et des religions, en général, et du bouddhisme, en particulier. L’idée selon laquelle le bouddhisme est une réalité religieuse sur le plan social – idée que certains pratiquants reconnaissent et que d’autres contestent – ne peut être traitée sans faire l’économie d’envisager les (ré)appropriations et les contestations du bouddhisme sous l’angle des processus contemporains de la mondialisation des religions. Parent pauvre des études bouddhiques, la mondialisation est souvent tenue pour admise et n’est que rarement considérée du point de vue de ses dynamiques internes de relativisation et de différenciation. Je soutiens que le bouddhisme constitue un système sociétal fonctionnel au sein du système religieux de la société mondiale. En faisant usage de la théorie des systèmes sociaux développée par le sociologue allemand Niklas Luhmann, je propose ainsi d’observer le bouddhisme non pas à partir d’unités d’analyse comme des types, des identités, des discours, des interprétations ou des intentions, mais en fonction de communications autoréférentielles qui (re)produisent une convergence et une différence bouddhiques dans le social. Au moyen d’observations ethnographiques consignées sur le terrain et grâce à l’analyse qualitative d’entrevues menées auprès de voyageurs étrangers en Inde, le bouddhisme est reconstruit à partir des éléments et des relations qui constituent sa distinction religieuse tant sur le plan interne (la pluralité du bouddhisme) que celui externe (l’unité du bouddhisme par rapport aux autres religions). Par conséquent, ce n’est un bouddhisme ni « mondial » ni « mondialisé » que dépeignent les analyses qui suivent, mais une forme de « mondialité bouddhique » constitutive des processus mêmes de la mondialisation. Les interrelations entre un système bouddhique de la société mondiale et d’autres systèmes fonctionnels contemporains, dont l’économie (capitaliste), les médias de masse et le tourisme (de loisir), sont approfondies pour illustrer de quelles façons le modelage mutuel est caractéristique de la différenciation moderne et mondiale du bouddhisme au sein du social.
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