Le pouvoir de l'ombre : l'imaginaire du complot durant la Révolution française (1789-1801)

Cette thèse a pour objectif principal d'analyser les représentations de conspirations véhiculées durant la Révolution française (1789-1801), ce que nous appelons l'imaginaire du complot. Nous définissons le phénomène comme étant un mode d'explication, d'expression et de représent...

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Bibliographic Details
Main Author: Münch, Philippe
Other Authors: Piette, Christine
Format: Doctoral Thesis
Language:French
Published: Université Laval 2008
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/20.500.11794/19988
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spelling ndltd-LAVAL-oai-corpus.ulaval.ca-20.500.11794-199882020-07-25T05:10:07Z Le pouvoir de l'ombre : l'imaginaire du complot durant la Révolution française (1789-1801) Münch, Philippe Piette, Christine D 3.5 UL 2008 M963 Complot -- France -- Histoire -- 18e siècle Conspiration -- France -- Histoire -- 18e siècle Discours politique -- France -- Histoire -- 18e siècle Opinion publique -- France -- Histoire -- 18e siècle Contre-révolutionnaires -- France -- Histoire -- 18e siècle Violence -- France -- Histoire -- 18e siècle France -- Histoire -- 1789-1799 (Révolution) France -- Politique et gouvernement -- 1789-1799 Cette thèse a pour objectif principal d'analyser les représentations de conspirations véhiculées durant la Révolution française (1789-1801), ce que nous appelons l'imaginaire du complot. Nous définissons le phénomène comme étant un mode d'explication, d'expression et de représentation simpliste, manichéen et dramatisé de la réalité mettant en scène un contre-pouvoir caché qui menace la communauté. Ce type de discours comporte plusieurs fonctions idéologiques : explicative, politique, normative et justificative. Les théories de complot dévoilent un puissant imaginaire du pouvoir, de l'espace public, ainsi que des relations sociales et humaines. Elles sont également construites en fonction de diverses structures : langagière, narrative et archétypale. Un langage codifié autour de substantifs, de verbes et d'adjectifs permet de dire et de parler de cette force qui assaille la communauté politique. La forme narrative rend tangible ce pouvoir de l'ombre en structurant le temps, en mettant en scène les acteurs, puis en agençant les faits et les événements. Les représentations sont aussi structurées autour d'archétypes importants comme l'altérité, la dualité et l'unité. Le conspirateur est un autre qui transgresse les frontières de la condition humaine. Cette altérité radicale, où Vautre est diabolisé et déshumanisé, suppose une vision binaire du monde : il y a nous et eux. Cette représentation fragmentée et divisée n'est finalement que le reflet d'un désir fondamental, mais bafoué, de vivre dans un univers homogène, harmonieux et uni. L'imaginaire du complot entretient une relation étroite avec la violence. Il a un double rapport à la violence populaire. Il est à la fois un moteur d'action et un procédé de légitimation et d'explication. L'idée de complot alimente également la violence politique. C'est une arme redoutable pour conquérir ou garder le pouvoir, en discréditant l'adversaire représenté sous les traits du conspirateur et érigé en contre-modèle sociétal. Elle participe aussi à la mise en oeuvre de la politique de la terreur en alimentant la rhétorique du salut public. Cette thèse vise à établir un pont théorique entre l'école classique et l'école critique en démontrant que la législation et les institutions terroristes sont le résultat d'une double logique : émotionnelle et circonstancielle / politicienne et stratégique. L'imaginaire du complot est également utilisé par les opposants de la Révolution qui puisent dans cette forme de discours pour combattre et expliquer la Révolution, ainsi que pour défendre le Trône et l'Autel. Ils articulent essentiellement leur discours selon trois paradigmes langagiers apparus sous l'Ancien Régime, puis adaptés en fonction de l'événement révolutionnaire : anti-Lumières, antimaçonnique et antiprotestant. Pour analyser le discours sur le complot, nous utilisons une approche plurielle à la croisée de l'histoire des représentations, du discours, de la culture politique et de l'imaginaire. Notre démarche méthodologique s'inspire de l'histoire sérielle non quantitative d'Antoine de Baecque (1993) qui prend en compte la diversité des sources afin de lire et d'interpréter le texte historique. 2008 info:eu-repo/semantics/openAccess https://corpus.ulaval.ca/jspui/conditions.jsp info:eu-repo/semantics/doctoralThesis http://hdl.handle.net/20.500.11794/19988 fre 2 v. application/pdf application/pdf France 18e siècle 1789-1799 (Révolution) 1789-1799 Université Laval
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Münch, Philippe
Le pouvoir de l'ombre : l'imaginaire du complot durant la Révolution française (1789-1801)
description Cette thèse a pour objectif principal d'analyser les représentations de conspirations véhiculées durant la Révolution française (1789-1801), ce que nous appelons l'imaginaire du complot. Nous définissons le phénomène comme étant un mode d'explication, d'expression et de représentation simpliste, manichéen et dramatisé de la réalité mettant en scène un contre-pouvoir caché qui menace la communauté. Ce type de discours comporte plusieurs fonctions idéologiques : explicative, politique, normative et justificative. Les théories de complot dévoilent un puissant imaginaire du pouvoir, de l'espace public, ainsi que des relations sociales et humaines. Elles sont également construites en fonction de diverses structures : langagière, narrative et archétypale. Un langage codifié autour de substantifs, de verbes et d'adjectifs permet de dire et de parler de cette force qui assaille la communauté politique. La forme narrative rend tangible ce pouvoir de l'ombre en structurant le temps, en mettant en scène les acteurs, puis en agençant les faits et les événements. Les représentations sont aussi structurées autour d'archétypes importants comme l'altérité, la dualité et l'unité. Le conspirateur est un autre qui transgresse les frontières de la condition humaine. Cette altérité radicale, où Vautre est diabolisé et déshumanisé, suppose une vision binaire du monde : il y a nous et eux. Cette représentation fragmentée et divisée n'est finalement que le reflet d'un désir fondamental, mais bafoué, de vivre dans un univers homogène, harmonieux et uni. L'imaginaire du complot entretient une relation étroite avec la violence. Il a un double rapport à la violence populaire. Il est à la fois un moteur d'action et un procédé de légitimation et d'explication. L'idée de complot alimente également la violence politique. C'est une arme redoutable pour conquérir ou garder le pouvoir, en discréditant l'adversaire représenté sous les traits du conspirateur et érigé en contre-modèle sociétal. Elle participe aussi à la mise en oeuvre de la politique de la terreur en alimentant la rhétorique du salut public. Cette thèse vise à établir un pont théorique entre l'école classique et l'école critique en démontrant que la législation et les institutions terroristes sont le résultat d'une double logique : émotionnelle et circonstancielle / politicienne et stratégique. L'imaginaire du complot est également utilisé par les opposants de la Révolution qui puisent dans cette forme de discours pour combattre et expliquer la Révolution, ainsi que pour défendre le Trône et l'Autel. Ils articulent essentiellement leur discours selon trois paradigmes langagiers apparus sous l'Ancien Régime, puis adaptés en fonction de l'événement révolutionnaire : anti-Lumières, antimaçonnique et antiprotestant. Pour analyser le discours sur le complot, nous utilisons une approche plurielle à la croisée de l'histoire des représentations, du discours, de la culture politique et de l'imaginaire. Notre démarche méthodologique s'inspire de l'histoire sérielle non quantitative d'Antoine de Baecque (1993) qui prend en compte la diversité des sources afin de lire et d'interpréter le texte historique.
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