La négociation du pouvoir dans le processus d'empowerment communautaire

Au fil du temps, les citoyens québécois ont appris à remettre leur pouvoir dans les mains de gens extérieurs à eux. L'État-providence et le néolibéralisme ont inculqué chez les gens l'idée qu'ils ont dorénavant besoin d'experts pour gérer les différentes sphères de leur vie. Dans...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Gingras, Marie-Ève
Other Authors: Duperré, Martine
Format: Dissertation
Language:French
Published: Université Laval 2008
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/20.500.11794/20275
Description
Summary:Au fil du temps, les citoyens québécois ont appris à remettre leur pouvoir dans les mains de gens extérieurs à eux. L'État-providence et le néolibéralisme ont inculqué chez les gens l'idée qu'ils ont dorénavant besoin d'experts pour gérer les différentes sphères de leur vie. Dans les mots d'aujourd'hui, on pourrait employer le néologisme ± désempoweré ¿ pour qualifier le citoyen moyen. L'empowerment est une approche qui émerge de façon importante dans le but de contester cette domination des experts sur le citoyen. Son principal objectif est de sortir le citoyen de son rôle de consommateur de services d'experts et lui redonner son pouvoir sur sa vie. L'approche d'empowerment apporte des pistes de solution pour contrer les effets pervers liés à l'aide professionnelle traditionnelle, cependant, il semble qu'elle soit difficile à mettre en pratique. Le principal problème rencontré s'avère être que le fait de donner du pouvoir aux clients ouvre la porte à toutes sortes de contestations et de conflits qu'il est difficile pour les intervenants des ressources de gérer au quotidien. La présente étude s'intéresse exactement à cette difficulté et se demande : ± Comment se gèrent les situations conflictuelles découlant de la négociation du pouvoir dans les organismes communautaires en santé mentale qui travaillent dans une perspective à d'empowerment communautaire ? ¿. Pour ce faire, seize entrevues semidirigées (huit avec des intervenants et huit avec des clients) et de l'observation structurée ont été réalisées dans quatre organismes communautaires en santé mentale de la région du Saguenay-Lac-St-Jean. L'analyse des données d'entrevue et d'observation montre que le paradigme technocratique de l'empowerment domine encore et que par le fait même, les rapports de pouvoir entre les intervenants et les clients sont inégaux. Somme toute, cette étude aura permis de porter un regard critique sur la pratique de l'empowerment de certains organismes communautaires et alternatifs en santé mentale. De plus, les réflexions suscitées par l'analyse des données recueillies ont donné de bonnes pistes d'intervention pouvant être appliquées afin de mieux favoriser la négociation du pouvoir dans le processus d'empowerment communautaire.