Summary: | La partie coloniale de la guerre de Sept Ans commence en 1754 et prend fin officiellement en 1763. Alors que la guerre avance, il devient évident que le rapport de force entre les troupes de la France et celles de la Grande-Bretagne est inégal. Se trouvant dans la position faible, l’état-major français doit donc pallier ce déséquilibre par tous les moyens possibles. Parmi ceux-ci, l’administration coloniale s’appuie sur le renseignement militaire afin de se mettre au courant des plans de l’adversaire et afin de maintenir la cohésion de sa propre armée éparpillée sur le territoire. Jusqu’à quel degré peut-on accorder une utilité à ces « voix de guerre » en Amérique sous le Régime français? Abordée thématiquement, cette thèse examine la création et la cueillette d’informations, leur dissimulation et leur extirpation de l’adversaire, les réseaux de communication par lesquels elles circulent, sont disséminées et acheminées dans la hiérarchie de l’armée française et enfin, les entraves à leur interprétation. En somme, tous les moyens sont bons—parfois même de véritables élans de désespoir—pour surmonter les défis d’une infrastructure fragile afin de maintenir les communications et la cohésion interne. Malgré ses nombreuses failles et faiblesses, le renseignement a permis à l’armée française de mener sa défense sur une plus longue durée, démontrant également encore une fois que l’état-major a fait ce qu’il a pu avec ce qu’il avait à sa disposition. === The colonial portion of the Seven Years’ War began in 1754 and officially ended in 1763. As the war progressed, it became evident that the balance of available troops between the armies of France and Great Britain was uneven. Being in the weaker position, the head of the French army therefore had to make up for this imbalance by all possible means. Among these, the colonial administration relied on military intelligence to uncover the opponent’s plans and to maintain the internal cohesion of its own army scattered over the territory. To what extent were these “voices of war” of use in America under the French Regime? Applying a thematic approach, this thesis examines the creation and gathering of various informations of use to military intelligence, their concealment and their extirpation from the adversary, the communication networks through which they circulated, were disseminated, and were dispatched throughout the hierarchy of the French army, and finally, the obstacles to their interpretation. In short, any and all means were necessary—sometimes representing nothing less than true leaps of faith—to overcome the intrinsic challenges of an already fragile infrastructure in order to maintain communications and an internal cohesion. Despite their many flaws and weaknesses, these logistics of military intelligence were used to bridge the power gap between French and British forces by enabling the French army to maintain its defensive position over a longer period of time, demonstrating once more that the head of the army did what it could with what it had at its disposal.
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