Conformité et déviance : la pratique religieuse au Saguenay : 1886-1951

Par l'étude de la déviance et de la conformité, nous avons tenté de dresser un portrait de l'encadrement et de la pratique religieuse au Saguenay entre 1886 et 1951. La recherche porte sur un échantillon de 16 paroisses qu'on peut considérer comme représentatif de l'ensemble des...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Dupont, Pascale
Format: Others
Language:fr
Published: 1995
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/1184/1/1518108.pdf
Description
Summary:Par l'étude de la déviance et de la conformité, nous avons tenté de dresser un portrait de l'encadrement et de la pratique religieuse au Saguenay entre 1886 et 1951. La recherche porte sur un échantillon de 16 paroisses qu'on peut considérer comme représentatif de l'ensemble des paroisses saguenayennes puisqu'il tient compte de leurs différentes caractéristiques (urbaine, rurale, éloignée, centrale, ancienne, jeune, etc.). Les données informatisées proviennent d'un corpus de 225 rapports rédigés annuellement par les curés à l'intention de leur évêque. L'analyse des renseignements fournis par les curés indique que l'encadrement religieux était efficace à la fin du 19e siècle, et encore davantage au 20e siècle alors que les retraites paroissiales et les associations pieuses augmentaient en nombre, la fréquentation du catéchisme par les enfants croissait et la place du curé au sein de la sphère scolaire paroissiale s'élargissait. Quant aux normes relatives à la pratique pascale et à la pratique dominicale, elles étaient très bien respectées par l'ensemble de la population saguenayenne. Les taux de déviance, au chapitre de la pratique qui se déroulait à l'église et en présence du curé, s'élèvent très rarement au-dessus de la barre de 1%. On remarque une différence minime entre les milieux urbain et rural, la pratique étant un petit peu plus intense dans les paroisses rurales. Nous n'avons, par ailleurs, relevé aucun indice permettant de soupçonner une variation de la ferveur religieuse entre le front pionnier saguenayen et les anciennes paroisses. La pratique religieuse qui se déroulait en l'absence du curé, en dehors de l'église, était légèrement moins unanime. Le jeûne, l'abstinence, les dimanches et les fêtes étaient assez bien suivis, sans plus ni moins. On se permettait quelques écarts, mais toujours légers, par rapport au prescrit religieux. Le luxe, les blasphèmes et les retards dans le paiement de la dîme existaient au Saguenay. Par contre, les séparations de couple étaient rares et l'usure, les unions libres et les naissances illégitimes étaient exceptionnelles.