Summary: | This doctoral dissertation, There’s No Place Like “Home”: Displacement, Domestic Space, and Ecological Consciousness in Nineteenth Century British and Canadian Women’s Writing, offers a reconsideration of Martin Heidegger’s controversial concepts of dwelling and Being (Dasein) in ecocriticism, and, subsequently a rereading of nineteenth century women’s writing through an ecocritical lens. It examines the construction of domestic space in relation to the nonhuman through the work of Susanna Moodie and Elizabeth Gaskell. It posits that their writing addresses the identity and nature of the nonhuman in a way that is consistent with certain aspects of contemporary ecocriticism. First, the theoretical framework of this study brings Dasein into conversation with two theorists that question a hermetic, place-oriented domesticity. Gaston Bachelard’s indoor-outdoor dialectic highlights the dependence of the built environment’s identity on the nonhuman, while Susan Fraiman’s shelter writing de-genders the creation of domestic space and resituates it at the margins of human experience. The result of this conversation is a model of analysis that juxtaposes an uncomfortable Dasein that encompasses the unlimited and unknowable with the human desire for control and contact with the nonhuman.
The ecocritical dimension of Moodie and Gaskell is their marginality, both social and geographical. Their writing about domesticity and home encompasses both a yearning towards and a subversion of Victorian middle-class ideals. The discomfort of this conflicting mindset means that the domestic is decentred and displaced; their coming-of-age narratives mean seeing beyond dilute Romantic conceptualizations of “Nature” and “Home” but not abandoning them completely. A home that facilitates dwelling—a shelter, in other words—must be imperfect and precarious, balancing Victorian middle-class ideals with a mutually recognized relationship with the nonhuman world. A shelter’s interstitial spaces permit the interaction and relationships between human and nonhuman without resorting to fixed identities. Displacement, especially transcontinental displacement in the case of Susanna Moodie, amplifies the experience of uncomfortable human/nonhuman interaction, and thus, permits an ecologically conscious coexistence rather than a domination of the land. The vague, unquestioned “Home” cannot be ecological, then, just as an unquestioned “Nature” that posits a fundamental connection to the land cannot. Moodie and Gaskell demonstrate that “Home” is an illusion, but dwelling in shelter is not.
Notre thèse de doctorat s’intitule There’s No Place Like “Home”: Displacement, Domestic Space, and Ecological Consciousness in Nineteenth Century British and Canadian Women’s Writing. L’objectif de cette thèse consistera, tout d’abord, à une relecture des concepts controversés de l’habitation (dwelling) et de l’existence (Dasein) de Martin Heidegger et, par la suite, à une redéfinition de l’espace domestique du dix-neuvième siècle à l’aide de la pensée écocritique. En concomitance, il s’agit aussi d’effectuer une
lecture renouvelée et novatrice des oeuvres des écrivaines anglo-saxonne et canadienne-anglaise Elizabeth Gaskell et Susanna Moodie, particulièrement par rapport à la relation ténue et complexe entre l’espace domestique et le non-humain que contiennent ces oeuvres, qui convoquent précisément et
étonnamment certains aspects de l’écocritique contemporaine.
Tout d’abord, le modèle théorique met l’habitation en conversation avec deux théories qui questionnent une domesticité hermétique et une orientation du lieu. La dialectique de l’intérieur et de l’extérieur de Gaston Bachelard insiste sur le fait que l’environnement construit dépend fortement du non-humain, tandis que le « shelter writing » de Susan Fraiman « dé-genre » la création de l’espace domestique et le resitue aux marges de l’expérience humaine. Le résultat de cette conversation théorique nous a menés à juxtaposer ainsi un Dasein inconfortable, comprenant l’illimité et l’innommable, à un désir humain pour le contact et le contrôle du non-humain.
La dimension écocritique de Moodie et de Gaskell est leur marginalité, marginalité à la fois sociale et géographique. Leurs écrits domestiques sont élégiaques, tout en questionnant également les idéaux de la classe moyenne victorienne. L’inconfort de cette mentalité conflictuelle produit une domesticité décentrée; les récits du passage à l’âge adulte incorporent une vision qui doit aller au-delà des conceptualisations du chez-soi et de la nature romantiques et diluées, sans toutefois les délaisser totalement. Un chez-soi qui facilite l’habitation un « shelter » doit ainsi être imparfait et précaire, équilibré entre les idéaux de la classe moyenne victorienne et une relation, mutuellement reconnue, avec le non-humain. Les espaces interstitiels d’un « shelter » permettent l’interaction entre humain et non-humain sans fixer d’identité ou d’idéal précis. De plus, le dépaysement, surtout le dépaysement transcontinental, amplifie l’expérience d’une interaction inconfortable entre humain et non-humain. Ultimement, le chez-soi qui n’est pas questionné ne peut pas être écologique et une nature qui insiste sur une connexion
fondamentale entre l’humain et la terre ne peut pas l’être davantage. Il faut, comme on le voit dans les oeuvres de Moodie et de Gaskell, un déplacement et une admission de la faillibilité de l’être humain ainsi que la reconnaissance de l’autonomie du non-humain.
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