Summary: | Les jeux nous informent sur les sociétés et cultures qui les inventent, les adoptent ou les rejettent, et ce d’autant plus lorsque leur pratique s’organise au sein de fédérations nationales et internationales, garantes du respect d’un corpus de règles s’imposant à tout participant. De fait, les six jeux institutionnalisés que sont le bridge, les dames, les échecs, le go, le scrabble et le tarot, dessinent des espaces de pratique très hétérogènes, tant à l’échelle du Monde que de la France. En s’inspirant des travaux de géographie du sport et en mêlant autant que possible approches quantitative, via le traitement des données disponibles sur la localisation des licenciés et des clubs français, et qualitative, par l’intermédiaire de questionnaires et d’entretiens, cette thèse décrit ces régions ludiques et tente d’en identifier les principaux facteurs explicatifs, qui relèvent tout autant des fondamentaux géographiques que d’éléments empruntés aux autres sciences sociales. Ainsi, cette étude des pratiques ludiques s’inscrit dans deux questionnements plus larges. Le premier concerne l’opposition entre la diffusion d’un modèle culturel occidental unique à l’ensemble du Monde et le maintien de particularismes régionaux. Le second touche aux modalités d’adoption de telle ou telle pratique culturelle, soit à la rencontre entre une offre et une demande, rencontre que les déterminants sociaux et culturels ne suffisent pas toujours à expliquer de manière satisfaisante. === Games teach much about societies and cultures which invent, elect or reject them, all the more when their practice is organized in national and international federations, which ensure the respect of a set of rules applying to any player. Actually, bridge, draughts, chess, go, scrabble and French tarot, six institutionalized games, are characterized by very heterogeneous spaces of practice, at the World as well as the French scale. This thesis relies on works of sports’ geography and mixes as much as possible a quantitative approach, via the processing of French registered players and clubs data, and a qualitative, through questionnaires and interviews. It so describes these playing regions and tries to spot the main factors, which have to do with the geographic fundamentals as well as elements taken from other social sciences. Thus this study of games practices comes within the scope of two larger questionings. The first one is the diffusion of a Western cultural model to the World, as opposed to the persistence of regional features. The second one consists of the modes of adoption of cultural practices, i.e. the confluence of supply and demand, which can not be entirely explained by social and cultural factors.
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