Peindre la chair : le mouvement de l'image dans l'oeuvre de Chaïm Soutine

Le travail des peintres qui ont vécu à Paris au début du XXme siècle a souvent consisté en une négation de la représentation qui n’était pas sans rapport avec la négation de l’objet-tableau lui-même : Chaïm Soutine adopte une profonde radicalité dans cette démarche artistique. L’objet de notre étude...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Palermo, Chiara
Other Authors: Dijon
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
111
750
Online Access:http://www.theses.fr/2013DIJOL020
Description
Summary:Le travail des peintres qui ont vécu à Paris au début du XXme siècle a souvent consisté en une négation de la représentation qui n’était pas sans rapport avec la négation de l’objet-tableau lui-même : Chaïm Soutine adopte une profonde radicalité dans cette démarche artistique. L’objet de notre étude, suivant son travail, n’est pas la peinture, mais l’action de peindre, de « peindre la chair », pour redéfinir par là même la peinture comme praxis, et penser, à son tour, la philosophie comme pratique qui doit créer son propre faire. En effet, la négation du paradigme de la représentation en peinture nous a conduit à étendre une réflexion jusqu’aux dynamiques expressives de l’art actuel et surtout aux fondements de la pratique philosophique considérée dans l’essence de son mouvement expressif. À ce propos, le thème de la chair illustre à la perfection, en peinture et en philosophie, un dualisme dont notre travail a voulu être le dépassement. Un dualisme critique se polarisant autour de l’opposition entre l’image comme copie-reproduction ou comme autoréférentielle. L’approche ontologique de l’image et du sensible, retracée suivant la pensée de Merleau-Ponty, définit la chair comme prégnance, c’est-à-dire comme un être en différenciation avec lui-même, qu’on ne peut saisir que par un renouvellement de la pensée suivant les mêmes différenciations avec elle-même. Notre analyse de la peinture de Chaïm Soutine conduit à repenser le phénomène esthétique, et, au-delà, à repenser l’être de tout phénomène et de tout apparaître, sans les faire référer aux formules oppositives et aux formes de pensée issues de l’héritage idéaliste de la philosophie et de l’esthétique. === The work of painters who lived in Paris at the beginning of the 20th century mainly consisted in a negation of representation which was not unrelated to the negation of the object-painting itself: Chaïm Soutine brings a deep radical change to this artistic approach. The purpose of our study, according to Soutine’s work, is not its painting, but the action of painting, of "painting the flesh," in order to redefine thereby painting as praxis, and, in turn, philosophy as a practice which must create its own making. Indeed, the denial of the paradigm of representation in painting led us to extend our work to the expressive dynamic reflection of contemporary art and especially to the foundations of philosophical practice considered in the essence of his expressive movement. In this regard, the theme of ‘Flesh’ is a perfect illustration, within painting and philosophy, of a dualism. Our work ambition is to go beyond this dualism. A critical dualism which polarises itself around the opposition between the image as a print-copy/ reproduction and the image as a self –referential. The ontological approach to the 'image' and the 'sensible', drawn by Merleau-Ponty's thought, defines the flesh as pregnancy, that is to say as a Being differentiating of itself which we can only apprehend by renewing our thought following the same differentiation of itself. Our analysis of Chaïm Soutine’s painting lead us to rethink the phenomenon of aesthetics, and, beyond that, to rethink the Being of every phenomena and every appearance without making reference to oppositional forms and ways of thinking from the idealist legacy of philosophy and aesthetics.