Pour une histoire culturelle du testimonial. De la notion de "témoignage" à celle de "création testimoniale"

Le statut du témoignage au sein du savoir est devenu un objet de questionnements, occasionnant des affrontements entre différentes disciplines à travers l’usage de paradigmes distincts. À partir du constat de l’«émergence» récente de la catégorie de «témoignage» dans le champ littéraire, ce...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Kaliski, Aurélia
Other Authors: Paris 3
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2013PA030179
Description
Summary:Le statut du témoignage au sein du savoir est devenu un objet de questionnements, occasionnant des affrontements entre différentes disciplines à travers l’usage de paradigmes distincts. À partir du constat de l’«émergence» récente de la catégorie de «témoignage» dans le champ littéraire, cette thèse essaie de décrire son expansion et son extension au sein de plusieurs disciplines (droit, histoire, philosophie, critique et théorie littéraires) et d’examiner l’hypothèse selon laquelle son développement dans le champ des sciences humaines et sociales correspondrait en réalité à sa profonde mise en crise. Pour définir la notion de «témoignage» en littérature au XXe siècle, elle entreprend de poser les jalons d’une «histoire culturelle» des gestes testimoniaux et des notions de «témoignage», en vue de définir un objet théorique pertinent pour la théorie et la critique littéraires. Son but est de comprendre la manière dont le «témoignage» est devenu une catégorie à la fois nébuleuse et centrale de la vie culturelle en Occident, et de mettre en évidence la spécificité des formes testimoniales au XXe siècle. En introduisant les notions de «littérature testimoniale», d’«œuvre testimoniale» et de «création testimoniale» elle veut préciser la notion de «témoignage» et lui rendre sa complexité. Il s’agit donc de retrouver l’intelligence historique de la notion, afin d’en faire une catégorie pleinement opératoire pour le discours critique et de construire les fondements d’une «histoire culturelle du testimonial» qui retrace la rencontre entre l’art et le témoignage et explique l’émergence, au sein de la littérature, de cette forme nouvelle appelée «création testimoniale». === The status of testimony in knowledge has become a subject of questions, causing clashes between different disciplines through the use of distinct paradigms. From the observation of the recent "emergence" of the category of "testimony" in the literary field, this thesis attempts to describe its expansion and extension in several disciplines (law, history, philosophy, and critical literary theory), and examines the hypothesis that the progressive flooding of this concept in humanities and social sciences corresponds to a deep "crisis of witnessing". In an attempt to define the concept of "testimony" in literature as it appears during the twentieth century, this work aims at laying the foundations for a "cultural history" of testimonial gestures and notions of "testimony" in order to define an appropriate category for literary theory and criticism. Its goal is to understand how "testimony" became both a nebulous and central category in cultural life in the West, and highlights the specificity of testimonial forms in the twentieth century in the aftermath of the Holocaust, which must ultimately help clarify the concept of "testimony" and re-establish its complexity by introducing the notions of "testimonial literature", "testimonial work of art" and "testimonial creation". This thesis aims therefore primarily to recover the historical understanding of the concept, in order to make a fully operational category out of it for critical discourse, and to build the foundations of a "cultural history of testimonial gestures" which traces the encounter between art and testimony and explains the emergence, in literature, of a new form called "testimonial creation".