Beyrouth : entre risque et sécurité. Une géopolitique urbaine d'une ville sous tension

Étudier la sécurité urbaine à Beyrouth, ville schizophrène, espace de guerre et de paix, est en soi un défi, vu la spécificité de sa précarité sécuritaire. Dans cette ville, marquée par des schismes politico-confessionnels intercommunautaires et intracommunautaires et où l’État n’est pas le seul dét...

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Main Author: Merhi, Jihad
Other Authors: Paris 4
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
910
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Risques existentiels
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Urban Security
Existential risks
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Merhi, Jihad
Beyrouth : entre risque et sécurité. Une géopolitique urbaine d'une ville sous tension
description Étudier la sécurité urbaine à Beyrouth, ville schizophrène, espace de guerre et de paix, est en soi un défi, vu la spécificité de sa précarité sécuritaire. Dans cette ville, marquée par des schismes politico-confessionnels intercommunautaires et intracommunautaires et où l’État n’est pas le seul détenteur de l’autorité, le facteur socio-économique, communément déterminant en tant qu’échelle de mesure de risques urbains et surtout sociaux, s’est avéré presque inopérant. Partant du fait que les fluctuations socio-économiques n’ont pas de répercussions signifiantes sur les risques et l’insécurité urbaine dans cette ville, une analyse plus spécifique de la sécurité urbaine est venue soutenir le principe que des risques «existentiels », endogènes à la structure politico-spatiale locale de cet espace, sont plus déterminants. L’originalité du pays s’est aussi revêtue dans une apparence de structure étatique unie, masquant une territorialisation de l’espace et des états non-unis libanais. Un mécanisme d’autoprotection est venu se substituer au contrôle et à l’autorité d’un État fragile où régime politique, ingérences, et groupes armées participent à sa destruction. La spécificité de cet espace multi-politico-confessionnel fait que l’étude de sa sécurité nécessite une lecture du territoire à une échelle micro-locale, et une analyse du mécanisme d’autoprotection qui laissent à réfléchir à de nouvelles échelles de mesure de l’insécurité dans le cadre d’une sous-discipline que nous appelons « géographie sécuritaire ». Le cas de Beyrouth se voit se détacher des analyses classiques en matière de géographie et se rapprocher, comme dans le cas d’autres États faibles ou fragiles, de la sociologie urbaine et de la micro politologie qui mettent en lumière des facteurs latents influençant la sécurité. Ce nouvel outil de « géographie sécuritaire », s’imposant à nous, chercheurs, servira, pour les géopoliticiens, comme une loupe, au prisme de laquelle, une meilleure lecture des sous-espaces infra-locaux des territoires en difficulté sera possible. === Studying urban security in Beirut, a schizophrenic city of war and peace, is in itself a challenge due to its unique security vulnerabilities. In this city, characterised by politico-religious antipathies as much as inter and intra-denominational hostilities, where authority is not lodged exclusively in the general government, the socio-economic factor, usually efficient as a scale of measurement for urban and mainly social risks, proved to be quite inoperative. Based on the fact that socio-economic fluctuations did not have significant repercussions on risks and urban security in this city, a more specific and comprehensive approach unveiled the presence of more decisive « existential » risks, endogenous to the particular type of the country’s politico-spatial structure. The country’s eccentric character revealed itself in an apparently united State structure that masks a territorialisation of public space, and thus, non-united Lebanese States. A mechanism of auto-defense grew among individuals to replace the weak authority of a fragile State in which the political regime, foreign interferences and armed group play a destructive role. The approach to the study of security in this multi-politico-religious space, which must be driven by an interpretation of the territory on a micro-local scale along with an analysis of the auto-defense mechanism, helped pave the way for the introduction of a new tool for measuring security in the framework of a sub-discipline that we agreed to call « Securitarian Geography ». Unable to fit in the classical analysis of geography, Beirut, like many other weak or fragile States, tends to require advanced studies in urban sociology and micro-political studies that put forward latent factors influencing security. This new scientific tool called «Securitarian Geography », introduced by us as researchers, will be a novelty tool in the hand of geopoliticians, to better study the specificity of infra-local sub-spaces in vulnerable territories.
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