Summary: | Dans la perspective de réhabiliter la stylistique herméneutique, L’emploi du Temps dans L’Emploi du temps de Butor cherche à montrer comment le style non seulement permet d’entrevoir les Visions du Monde passées ou présentes mais contribue à mieux comprendre le monde et offre même des pistes éthiques aidant à dépasser crises et impasses.Puisque ramenant constamment aux mêmes faiscsèmes (sèmes inhérents à plusieurs stylèmes et se retrouvant à des niveaux d’analyse différents), les stylèmes des architextes, énonciations, récit, histoire et écriture de L’Emploi du temps révèlent en effet qu’au Temps linéaire traditionnel issu du judéochristianisme, de la pensée bourgeoise et de lamécanique classique, Butor substitue non pas comme certains de ses contemporains un Temps labyrinthique et absurde mais un Temps stratifié, un Temps rendant compte à la fois des acquis de la pensée mythique et de certaines des conceptu-alisations philosophiques de Kierkegaard, Bergson, Husserl, Heidegger, Sartre et Bachelard.Dépassant ces penseurs, prenant doublement à contre-pied Bergson, illustrant certaines des remarques d’Heidegger sur l’art, Butor en arrive même à mettre peu à peu en place, par le jeu complexe des stylèmes associés en faiscsèmes, un Temps structuré, spatial et musical. En découle un « emploi du Temps » bien moins anxiogène et tyrannique que celuique nous subissons depuis l’avènement de la révolution industrielle, un emploi du Temps qui aide à passer de l’inauthentique à l’authentique, donne épaisseur et poids aux actes, est source d’unification et de liberté, musicalise et poétise le réel, en un mot, permet de toucher du doigt monde, être et éternité === With a view to rehabilitating hermeneutic stylistics, L’emploi du Temps dans L’Emploi du temps de Butor seeks to show how style not only offers glimpses of past and present world views, but also enhances understanding of the world, even providing ethical pointers to help get over crises and deadlocks. Since they constantly bring us back to the same “faiscsèmes” (“asemeblies” ?) (semes inherent to several stylemes, found at different levels of analysis), the stylemes of the architexts, enunciations, accounts, story and writing of L’emploi du Temps reveal that instead of the traditional linear Time that comes from the Judeo-Christian view, bourgeois thinking and the classical physics/mecanics, Butor proposes, not like some of his contemporaries an absurd, labyrinthine Time, but a stratified Time, a Time reflecting both the experiences of mythical thought and some of the philosophical conceptualisations of Kierkegaard, Bergson, Husserl, Heidegger, Sartre and Bachelard. Going further than these thinkers and doubly opposing Bergson, illustrating certain comments made by Heidegger on art, Butor even comes gradually to install a structured, spatial and musical Time through a complex interplay of stylemes combined into sembeams. This gives rise to a much less stressful and tyrannical use of time than has been imposedsince the industrial revolution, a use of time that helps us move from the unauthentic to the authentic, gives substance and weight to actions, is a source of unification and freedom, makes reality musical and poetic, in a word, brings us closer to a full grasp of world, being and eternity
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