Summary: | Cette recherche porte sur les enjeux symboliques, artistiques et représentationnels liés à la démocratisation des appareils connectés. Car l’écran, désormais envisagé dans sa mobilité, fait non seulement office de fenêtre ouverte sur le monde (Alberti), mais plus encore, il compose un vaste paysage où le cyberespace, monde virtuel aujourd’hui à portée de tous, se combine avec un réel mis à distance, fragmenté, puis recomposé. Ainsi en va-t-il de nos trajectoires se dessinant sur Google Maps, de cette ville qui apparaît comme un nouveau texte à déchiffrer et sur laquelle les appareils connectés juxtaposent de nouvelles cartes. Dès lors se dessine, dans la frénésie informative que nous proposent ces objets techniques d’un nouveau genre, une vision de la technique participant de ce que Michel de Certeau appelait une ’sensibilité partagée’. Cette sensibilité, acquise à mesure que les dispositifs informatiques se sont perfectionnés, tisse de nouveaux réseaux d'associations entre l'individu et son milieu. Par conséquent, là où l’histoire et la théorie de l’art ont mis au jour un certain nombre de questions relatives à la surface, au cadre, au plan, la cybersensibilité actuelle s'inscrit dans une histoire non seulement technique, mais également optique. La ville, et sa symbolique du territoire, se présente non pas comme décor mais se donne à voir tel un terrain de jeu (sandbox) propice à de nouvelles explorations. Considérant ce maillage inédit de perspectives, nous garderons de la cybersensibilité sa formidable aptitude à reconsidérer le milieu urbain ou numérique suivant de multiples points de vue qui sont autant de nouvelles tactiques de nouvelles approches. === This research focuses on symbolic, artistic and representational issues linked to Web and connected systems, such as mobile phones and tablets. Because the screen, i.e. the monitor, is now considered in its mobility, it has to be perceived as a window opened toward the outside. However, the monitor also sketches a lanscape where cyberespace, beyond its logical nature, has to be combined with a reality that aftermath becomes fragmented and recomposed. This applies to the steps we spread while walking in the street, soon transcribed in data on our smartphone : from a simple walk to a track that edges into the city. In this context, city becomes a kind of text and digital artefacts participate to its rewriting, juxtaposing new maps. As city represents the fragmented and the multiple, cyberspace implies a vision of urbanity where man merges himself with technology in a specific way: virtual worlds, along with videogames, science-fiction litterature and movies bring us back to the cyberpunk movement, and before, with the ’shock’ of cities experienced during the modernity by Georg Simmel and Walter Benjamin. This chaos of senses, space and time which defines modern cities is also typical of a technological power that tends to lead the society. Far from orwellian visions, the current advanded technology, although it appears crossed by political, technological and social matters, has to be situated in the context of cybersensbility. Actually in this era of networks and mature technology stands a new vision of technology that implies new practices, new attempts, and makes the cybersensibility concept tangible, as it is opposed to a passive conception in the use of technologies.
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