Summary: | La thèse se propose d’analyser l'utilisation et les représentations de la figure maternelle dans les cultures politiques italiennes et françaises du long XIXe siècle. L’examen accorde un intérêt particulier à deux sujets : le réseau de relations de la patriote milanaise Laura Solera Mantegazza et l'Archiconfrérie des Mères Chrétiennes. Proche de la démocratie radicale, le groupe de Solera fonda, entre 1850 et 1870, trois instituts, assises fondamentales pour la philanthropie italienne : le Pieux institut de maternité pour les nourrissons et les enfants sevrés de Milan, la Société de secours mutuel des ouvrières et l’Ecole Professionnelle Féminine. Elles furent, à différents titres, destinées au secours et à l'instruction des travailleuses et furent aussi un moyen utile pour accomplir une action nationalisante sur grande échelle. L'Archiconfrérie des Mères Chrétiennes fut fondée en 1850 par Louise Josson et placée sous la direction spirituelle de l'abbé Théodore Ratisbonne, un juif converti au catholicisme. Elle se développa vite en France et se répandit particulièrement en Italie. L’association fut un espace de formation et de coordination d'une action politique féminine contre-révolutionnaire et antimoderne. Déterminées à instaurer une société "authentiquement chrétienne", les Mères agirent sur plusieurs fronts : dans la patrie, elles convertirent les pères, les fils et les maris éloignés de la foi et de l'Église; en même temps, en Italie et en France, elles défendirent les droits du pontife et du Saint-Siège, en soutenant le volontariat "blanc". En Algérie, elles appuyèrent le projet de conversion de Mgr Lavigerie, en finançant la construction d’orphelinats. === My dissertation analyses how motherhood was used and represented by different political cultures in nineteenth century Italy and France. I focus on two case studies: on the one hand, the friendship and political network of the milanese patriot Laura Solera Mantegazza; on the other hand, the Archiconfrérie des Mères Chrétiennes. The first group was close to radical italian democracy; between 1850 and 1870 its members founded three important philanthropic institutions: the Pio istituto di maternità per i bambini lattanti e slattati di Milano, the Società di mutuo soccorso per le operaie di Milano and the Scuola professionale femminile. These institutions were aimed to educate and support women workers and were a useful tool of nationalization too. The Archiconfrérie des Mères Chrétiennes was founded by Louise Josson in 1850 and had its spiritual director in Théodore Ratisbonne, a Jew converted to Catholicism. Starting from France, the organization spread throughout Europe and reached Italy. The Archiconfrérie developed and coordinated female counterrevolutionary action against the modern world. Determined to establish a truly catholic society, the Mères Chrétiennes were active in many different spheres: in France they converted fathers, sons and husband that had lost their faith; in Italy and France they supported zouaves; in Algeria they were involved in Lavigerie's religious project, aimed to convert all of the African society, and gave money to build orphanages for Muslim children.
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