La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein

Le solipsisme a été thématisé comme un préalable pour fonder la connaissance au dix-septième siècle. Cette doctrine suggérait, qu’en vue de la certitude, il fallait admettre transitoirement la concevabilité d'un doute portant sur l'existence du monde extérieur en totalité et des autres esp...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Uçan, Timur
Other Authors: Bordeaux 3
Language:en
fr
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2016BOR30065
id ndltd-theses.fr-2016BOR30065
record_format oai_dc
collection NDLTD
language en
fr
sources NDLTD
topic Action
Appropriation
Autrui
Logique
Langage
Sartre
Solipsisme
Totalité
Monde
Wittgenstein
Action
Appropriation
Logic
Language
Other Minds
Sartre
Solipsism
Totality
Wittgenstein
World

spellingShingle Action
Appropriation
Autrui
Logique
Langage
Sartre
Solipsisme
Totalité
Monde
Wittgenstein
Action
Appropriation
Logic
Language
Other Minds
Sartre
Solipsism
Totality
Wittgenstein
World

Uçan, Timur
La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein
description Le solipsisme a été thématisé comme un préalable pour fonder la connaissance au dix-septième siècle. Cette doctrine suggérait, qu’en vue de la certitude, il fallait admettre transitoirement la concevabilité d'un doute portant sur l'existence du monde extérieur en totalité et des autres esprits. L'existence du monde extérieur a pu ainsi être tenue pour établie à l'occasion de preuves de l'existence d'un créateur unique ou tenue pour assurée à l’aide d'une déduction transcendantale. En comparaison, rien ne semble pouvoir prouver l'existence des autres. D'une part, rien ne semble compter comme une preuve a posteriori de l'existence d’autrui, puisque ce doute ne peut s'appuyer sur l'expérience. D'autre part, une preuve permettant de lever ce doute ne peut être produite a priori, puisque l'absence empirique généralisée des autres est concevable a posteriori. Ainsi, rien ne semble exclure la possibilité d'une découverte a priori de son unicité. Cette thèse entreprend de mettre au jour le traitement de cette difficulté par Sartre et Wittgenstein. Les deux philosophes se sont confrontés à l'illusion de confinement qui est le corollaire de l’admission, à titre de possibilité pertinente, de l'absence généralisée des autres esprits. Sartre propose dans L'être et le néant une preuve conceptuelle de l'existence d'autrui pour montrer que ledit problème théorique de l'existence d'autrui est un faux-problème, tandis que Wittgenstein propose dans le Tractatus de dissoudre les problèmes philosophiques de l'existence du monde extérieur et des autres esprits par le biais d'une réflexion sur les conditions d'intelligibilité de l'expression. Dans les deux cas, il s'agit de dissiper l’apparence d’un doute portant sur le monde en totalité et du même coup sur les autres esprits. Non seulement une preuve de l'existence d'autrui est impossible, mais elle est en plus superflue. Ainsi, requérir une telle preuve ne peut que conduire à manquer l’obviété de nos engagements envers les autres, et par là au déni de leurs existences. === Solipsism was conceived as a preliminary to grounding knowledge in the seventeenth century. This doctrine suggested that, in order to achieve certainty, one had to temporarily admit the conceivability of doubt about the existence of other minds and the external world as a whole. The existence of the external world was then taken to be established by means of proofs of the existence of a unique creator, or assured by means of transcendental deduction. By comparison, nothing seems to prove the existence of others. On the one hand, nothing seems to count as proof a posteriori of the existence of others, for the doubt it would dispel cannot be grounded in experience. On the other hand, nor can a proof which would dispel such doubt be produced a priori, for the empirical and generalized absence of others is conceivable a posteriori. Thus, nothing seems to exclude the possibility of an a priori discovery of one’s unicity. This thesis endeavours to bring out the similarity of the treatment of this difficulty by Sartre and Wittgenstein. Each of these philosophers confronted the illusion of confinement that presupposes admitting the generalized absence of others. In Being and Nothingness, Sartre proposes a conceptual means to establish that the theoretical problem of the existence of other minds is a pseudo-problem. In the Tractatus, Wittgenstein proposes to dissolve the philosophical problems of the existence of the external world and the existence of other minds via reflexion on the intelligibility conditions of expression. Both cases involve dispelling the appearance that doubt about the world and other minds is possible and required. Not only that proof of the existence of other minds is impossible, it is also superfluous. To require such a proof therefore can lead to nothing but missing the obviousness of our commitments to others, and thereby to denying their existence.
author2 Bordeaux 3
author_facet Bordeaux 3
Uçan, Timur
author Uçan, Timur
author_sort Uçan, Timur
title La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein
title_short La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein
title_full La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein
title_fullStr La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein
title_full_unstemmed La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein
title_sort la question du solipsisme dans les premiers travaux de sartre et wittgenstein
publishDate 2016
url http://www.theses.fr/2016BOR30065
work_keys_str_mv AT ucantimur laquestiondusolipsismedanslespremierstravauxdesartreetwittgenstein
AT ucantimur theissueofsolipsismintheearlyworksofsartreandwittgenstein
_version_ 1718561780141129728
spelling ndltd-theses.fr-2016BOR300652017-11-14T04:24:35Z La question du solipsisme dans les premiers travaux de Sartre et Wittgenstein The issue of Solipsism in the Early Works of Sartre and Wittgenstein Action Appropriation Autrui Logique Langage Sartre Solipsisme Totalité Monde Wittgenstein Action Appropriation Logic Language Other Minds Sartre Solipsism Totality Wittgenstein World Le solipsisme a été thématisé comme un préalable pour fonder la connaissance au dix-septième siècle. Cette doctrine suggérait, qu’en vue de la certitude, il fallait admettre transitoirement la concevabilité d'un doute portant sur l'existence du monde extérieur en totalité et des autres esprits. L'existence du monde extérieur a pu ainsi être tenue pour établie à l'occasion de preuves de l'existence d'un créateur unique ou tenue pour assurée à l’aide d'une déduction transcendantale. En comparaison, rien ne semble pouvoir prouver l'existence des autres. D'une part, rien ne semble compter comme une preuve a posteriori de l'existence d’autrui, puisque ce doute ne peut s'appuyer sur l'expérience. D'autre part, une preuve permettant de lever ce doute ne peut être produite a priori, puisque l'absence empirique généralisée des autres est concevable a posteriori. Ainsi, rien ne semble exclure la possibilité d'une découverte a priori de son unicité. Cette thèse entreprend de mettre au jour le traitement de cette difficulté par Sartre et Wittgenstein. Les deux philosophes se sont confrontés à l'illusion de confinement qui est le corollaire de l’admission, à titre de possibilité pertinente, de l'absence généralisée des autres esprits. Sartre propose dans L'être et le néant une preuve conceptuelle de l'existence d'autrui pour montrer que ledit problème théorique de l'existence d'autrui est un faux-problème, tandis que Wittgenstein propose dans le Tractatus de dissoudre les problèmes philosophiques de l'existence du monde extérieur et des autres esprits par le biais d'une réflexion sur les conditions d'intelligibilité de l'expression. Dans les deux cas, il s'agit de dissiper l’apparence d’un doute portant sur le monde en totalité et du même coup sur les autres esprits. Non seulement une preuve de l'existence d'autrui est impossible, mais elle est en plus superflue. Ainsi, requérir une telle preuve ne peut que conduire à manquer l’obviété de nos engagements envers les autres, et par là au déni de leurs existences. Solipsism was conceived as a preliminary to grounding knowledge in the seventeenth century. This doctrine suggested that, in order to achieve certainty, one had to temporarily admit the conceivability of doubt about the existence of other minds and the external world as a whole. The existence of the external world was then taken to be established by means of proofs of the existence of a unique creator, or assured by means of transcendental deduction. By comparison, nothing seems to prove the existence of others. On the one hand, nothing seems to count as proof a posteriori of the existence of others, for the doubt it would dispel cannot be grounded in experience. On the other hand, nor can a proof which would dispel such doubt be produced a priori, for the empirical and generalized absence of others is conceivable a posteriori. Thus, nothing seems to exclude the possibility of an a priori discovery of one’s unicity. This thesis endeavours to bring out the similarity of the treatment of this difficulty by Sartre and Wittgenstein. Each of these philosophers confronted the illusion of confinement that presupposes admitting the generalized absence of others. In Being and Nothingness, Sartre proposes a conceptual means to establish that the theoretical problem of the existence of other minds is a pseudo-problem. In the Tractatus, Wittgenstein proposes to dissolve the philosophical problems of the existence of the external world and the existence of other minds via reflexion on the intelligibility conditions of expression. Both cases involve dispelling the appearance that doubt about the world and other minds is possible and required. Not only that proof of the existence of other minds is impossible, it is also superfluous. To require such a proof therefore can lead to nothing but missing the obviousness of our commitments to others, and thereby to denying their existence. Electronic Thesis or Dissertation Text en fr http://www.theses.fr/2016BOR30065 Uçan, Timur 2016-09-23 Bordeaux 3 University of East Anglia Bermon, Emmanuel Read, Rupert J.