Summary: | La « petite fille modèle » conserve, encore de nos jours, une image valorisée au sein de certaines classes sociales. Partant de cet engouement, il est possible de percevoir quel serait, pour certains, une féminité légitime. Quels modèles constituent la représentation de la ballerine, personnage irréel et fantasmé des ballets, et l’image plus concrète de la danseuse professionnelle dans la socialisation des pratiquantes enfants de loisirs et les stratégies éducatives des mères ? L’approche socio-anthropologique soutenue par un apport historique vise à apporter des éléments de compréhension sur ce que font réellement les pratiquantes quand elles entrent dans la « maison des femmes » que constitue l’école de danse. Les mères interviewées semblent parfois parler d’une seule voix. Bien conscientes des stéréotypes de genre ayant cours dans notre société, proposer cette activité à leur(s) fille(s) serait pour elles une manière d’offrir à ces dernières des moyens d’action. La danse classique apparaît comme une activité « rentable ». La transmission de la féminité associée et l’apprentissage d’autres acquis transposables rentrent dans le cadre d’un projet beaucoup plus vaste : c’est un investissement pour le futur en ce qui concerne la scolarité, la profession, le lien social, la santé, la culture, la famille, etc.. Tout se joue alors dans la tension entre : ce qui serait positif dans cette pratique, l’acquisition de stratégies féminines, et ce qui y serait négatif, toucher au paroxysme des stéréotypes de genre. Dotées d’atouts et d’une connaissance fine des attentes de notre société envers elles, les nouvelles générations pourraient ainsi composer avec les règles du jeu social. === These days "little miss perfect" promotes an image within specific social classes. This bold statement, makes it possible to experience what would be, for some, real femininity. The ballet dancer represents an unreal figure, a fantasy from ballet and the most stereotypical image of the professional dancer in children socialising during their spare time and mother’s educational strategies ? The socio-anthropological approach supported by a historical contribution aim to bring comprehensive elements on what ballet dancers really do when they enter the « women house » that provide dancing schools. Interviewed mothers seem to sometimes speak with a single voice. Being well aware of gender stereotypes occurring in our society, suggesting this activity to their daughters may be a way for them to offer the most recent form of action. Ballet dancing appears to be a « profitable » activity. The display of femininity associated and learning other transposable knowledges fit within the framework of a much more global project: it’s an investment in the future of schooling, occupation, social issues, health, culture, family, etc… All will be decided in relations between: what will be positive in this practice, gaining femininity strategies, and what will be negative, such as gender stereotypes paroxysm. Rich in assets and excellent knowledge of societies expectations towards them, new generations could re write the social rules.
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