Summary: | Cette thèse porte sur l'analyse de l'exode julien-dalmate dans une perspective géopolitico-sexuelle. La première partie interroge le tracé de la frontière entre l'Italie et la Yougoslavie après la fin de la Deuxième Guerre mondiale et les deux constructions identitaires nationale et multinationale qui en découlent pendant la période de la guerre froide. Ce travail met ensuite en évidence les diasporas installées dans le contexte européen contemporain, en tant que réalités créatrices de nouveaux espaces politico-intimes d’apprentissage d'autres valeurs de partage non-occidentales qui inspirent des formes communautaires non alignées sur les normes européennes. Dans la deuxième partie nous analysons trois pratiques quotidiennes nées dans la diaspora, basées sur la récupération de matériaux usagés et développées dans une perspective féministe : le collage, la couture et l’envoi postal. Il s’agit de trois pratiques situées à la frontière entre l’activité artisanale, car elles sont en mesure de créer des sources de revenus, et la création artistico-culturelle, car elles sont également capables de communiquer dans une perspective postexotique avec le monde de l'art contemporain en tant qu'archive partielle de l’histoire culturelle occidentale. L’analyse conclut que dans l’espace de la diaspora se retrouvent des outils nécessaires tant aux processus postcoloniaux des sociétés ou des îles d'origine des groupes diasporiques qu’aux processus égalitaires au sein des sociétés occidentales multiculturelles à majorité blanche en tant que lieux d’installation de ces groupes. === This thesis analyses the Julian-Dalmatian exodus from a sexual and geopolitical perspective. The first part examines the border between Italy and Yugoslavia after the end of World War II, and the processes of both national and multinational identity constructions during the period of the Cold War. This work then highlights the diasporas in the contemporary European context, as realities create new political-intimate spaces of learning non-Western values of sharing that inspire different forms of communities not aligned with European norms. In the second part, we analyse three practices of daily life that emerged inside the diaspora communities which are based on the recovery of used materials and had been developed in a feminist perspective: collage, sewing and sending. These three practices are located on the border between craft activity and artistic and cultural creations, as they enable the development of both income sources as well as the communication from a postexotic perspective with the contemporary art world being a partial archive of Western cultural history. This analysis concludes that we can find the necessary tools in the diaspora spaces that are needed for both the postcolonial processes in the diaspora groups’ societies or islands of origin and for the processes for equality inside the multicultural, but predominantly white, Western societies in which these groups are located.
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