Summary: | Depuis plusieurs décennies, le rôle des expositions environnementales dans l’apparition des anomalies de la reproduction suscite l’intérêt de la communauté scientifique. La période prénatale est une phase critique du développement et l’exposition à des substances chimiques au cours de la grossesse pourrait avoir des conséquences sur la santé de l’enfant et de l’adulte. De nombreuses études chez l’animal ont mis en évidence que diverses molécules chimiques étaient toxiques pour la reproduction et le développement et que certaines d’entre elles étaient capables d’interférer avec le système endocrinien. Chez l’Homme, les effets de l’exposition prénatale à des substances susceptibles d’altérer l’équilibre hormonal du fœtus restent mal documentés. L’objectif de ce travail de thèse est d’étudier l’effet de l’exposition prénatale à certains polluants chimiques en s’intéressant à deux indicateurs d’anomalie du développement du système reproducteur à la naissance : les niveaux d’hormones sexuelles et les malformations congénitales de l’appareil génital du garçon. Ce travail s’appuie sur les données issues de cohortes mère-enfants françaises ayant recruté des femmes enceintes au cours de leur grossesse et pour lesquelles des prélèvements biologiques ont permis la mesure de l’exposition. Les classes chimiques plus spécifiquement étudiées dans cette thèse comprennent les polluants organiques persistants (polychlorobiphényles, pesticides organochlorés et retardateurs de flamme bromés) et les éthers de glycol, une classe de solvants oxygénés. Les études menées mettent en évidence des effets sur le développement du système reproducteur, potentiellement associés à des mécanismes de perturbation endocrinienne, en lien avec l’exposition prénatale aux deux familles de polluants étudiées. Des modifications des niveaux d’hormones sexuelles sont observées en association avec l’exposition prénatale à divers polluants organiques persistants. L’exposition prénatale à certains éthers de glycol est associée à une augmentation du risque d’hypospade ainsi qu’à des modifications des niveaux d’hormones sexuelles. Ces résultats mettent en évidence les effets d’expositions prénatales à des polluants chimiques ubiquitaires, sur le système endocrinien du fœtus. === From last decades, researchers had increased interest about the impact of environmental exposure on reproductive impairments. The fetal life is a crucial period of development and exposure to chemical during gestation may lead to adverse health outcomes at birth or later in life. Several toxicological studies have reported that some chemicals are reproductive and developmental toxicants and that some of them are able to interact with the endocrine system. In humans, evidence about the endocrine effects of these molecules is limited. The aim of this thesis is to study the effect of prenatal exposure to chemicals on two endocrine-sensitive endpoints at birth: sex hormone levels and congenital anomalies of the genitalia. This work is based on data collected in two French mother-child cohorts that included pregnant women during pregnancy and collected biological samples to perform exposure assessment. Two chemicals classes are studies including persistent organic pollutants (polychlorinated biphenyls, organochlorine pesticides, and polybrominated diphenyl ethers) and glycol ethers, a class of oxygenated solvent. The studies conducted show effects of prenatal exposure to both classes of chemicals on endocrine-sensitive endpoints related to reproductive health. Modifications of sex hormone levels are observed in association with exposure to various persistent organic pollutants. Prenatal exposure to some glycol ethers is associated with an increased risk of hypospadias and with modifications of sex hormone levels. These results highlight the effect of prenatal exposure to ubiquitous chemicals, on the endocrine system of the fetus.
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