La réorganisation du pouvoir politique au Japon : la haute fonction publique dans le système politique japonais des années 1990 à nos jours

Dans le système politique d‟un État, le rôle que joue la haute fonction publique constitue une problématique centrale, en ce que l‟efficacité de l‟action gouvernementale et la réalisation du principe démocratique en dépendent. À partir des années 1990, la haute administration japonaise fut la cible...

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Bibliographic Details
Main Author: Grivaud, Arnaud
Other Authors: Sorbonne Paris Cité
Language:fr
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2016USPCC155/document
Description
Summary:Dans le système politique d‟un État, le rôle que joue la haute fonction publique constitue une problématique centrale, en ce que l‟efficacité de l‟action gouvernementale et la réalisation du principe démocratique en dépendent. À partir des années 1990, la haute administration japonaise fut la cible de critiques fustigeant ses échecs et son autonomie jugée excessive vis-à-vis du pouvoir politique élu. Aussi, au début des années 2000, plusieurs réformes inspirées du courant de la nouvelle gestion publique furent mises en oeuvre, afin notamment de renforcer le leadership des responsables politiques et leur contrôle sur les hauts fonctionnaires. Notre travail examine ces réformes et analyse les évolutions perçues dans le processus décisionnel et les relations politico-administratives au cours de ces quinze dernières années, en prenant soin de nous défaire de la grille de lecture simpliste opposant les élus aux agents de la fonction publique. L‟étude approfondie du gouvernement Koizumi (2001-2006) et du passage au pouvoir du Parti démocrate (2009-2012), qui révèle des transformations de nature incrémentale, mais également la persistance de certaines pratiques, nous amène à envisager d‟autres variables explicatives que le simple changement institutionnel. Pour ce faire, nous faisons appel aux outils théoriques proposés par les divers courants néo-institutionnalistes, insistant sur le poids du passé et l‟influence des différentes idées partagées par les acteurs. Nous nous basons sur un important corpus de sources primaires et secondaires, notamment en langue japonaise, sur des données quantitatives, ainsi que sur plusieurs entretiens réalisés auprès de hauts fonctionnaires japonais. === In a State's political system, the role that the bureaucracy plays constitute a central issue, as the efficiency of the government's policies and the realization of the democratic principle are at stake. From the 1990's on, the bureaucracy has suffered a lot of criticisms blaming its failures and its allegedly excessive autonomy from the elected political power. Thus, at the beginning of the 21st century, many reforms inspired by the New Public Management movement were implemented, in order to – among other things – reinforce the political leadership and control over the senior civil servants. Our work examines these reforms and analyses the evolutions perceived in the decision-making process and in the politico-administrative relations during the last fifteen years, while rejecting the oversimplifying approach that necessarily brings in opposition elected politicians and civil servants. The case studies of the government Koizumi (2001-2006) and the Democratic Party of Japan‟s governments (2009-2012), which revealed incremental transformations but also the persistence of some pre-existing practices, invite us to consider other explanatory variables than the mere institutional change. In order to do so, we use theoretical tools created by the multiple neo-institutionalisms, insisting on the „weight of the past‟ and on the influence of the different ideas shared by the actors. We base our work on a corpus of primary and secondary sources, especially written in Japanese, on quantitative data, and also on some interviews conducted with Japanese senior civil servants.