Le tiers foncier : ressources, controverses et expérimentations : l'exemple de la ville de Marseille

Cette recherche est née d’une interrogation sur les décalages existants entre la forme, le statut de propriété et l’usage du foncier non bâti, à l’origine d’une catégorie d’espaces communément nommés les délaissés urbains. Nous nous sommes interrogés sur l’introduction d’une notion, le tiers foncier...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Serre, Marion
Other Authors: Aix-Marseille
Language:fr
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017AIXM0427/document
Description
Summary:Cette recherche est née d’une interrogation sur les décalages existants entre la forme, le statut de propriété et l’usage du foncier non bâti, à l’origine d’une catégorie d’espaces communément nommés les délaissés urbains. Nous nous sommes interrogés sur l’introduction d’une notion, le tiers foncier, qui permettrait de définir cet état transitoire du foncier échappant aux cadres de la ville normée. Pour la fonder, nous avons croisé l'analyse de ses formes, statuts et usages, dans le centre et la périphérie de Marseille. Il s’agissait de questionner les corrélations possibles entre les contextes morphologiques et sociaux. Le tiers foncier est apparu comme le support de plusieurs enjeux, en particulier l’habitat précaire, l’espace collectif et la biodiversité. Parallèlement, nous nous sommes interrogés sur les rapports de force, les négociations, les stratégies, tactiques et initiatives à l’œuvre et, delà, sur l’introduction de manières d’agir. Pour cela, nous avons mis en œuvre des procédures de recherche-action. Cette recherche identifie le tiers foncier non comme « un vide à remplir par du projet », mais plutôt comme l’un des constituants de la ville d’aujourd’hui, support d’un développement urbain informel qui ne fige pas la parcelle dans une forme pérenne, mais qui la fait évoluer en fonction des actions de transformation mises en œuvre par les citadins, des décisions prises par les propriétaires et des aléas budgétaires. In fine, l’un des enjeux majeurs du tiers foncier consiste à explorer des chemins de traverse qui permettraient le développement de processus d’appropriation, sans pour autant contribuer à la réduction des marges de manœuvres des citadins. === This research questions the inconsistencies between form, regulatory status and use of land, more precisely of freehold. These inconsistencies can create abandoned and neglected spaces. The persistence of this phenomenon demonstrates the necessity of inventing new words to define new mechanisms. In this perspective, I introduce the notion of tiers foncier (third freehold), which can be defined as a transitional state of land, evading the standards established in the regulated city. To define the tiers foncier, I analyzed its forms, status and uses, in the center and the periphery of Marseille. The comparison highlights singular situations: morphological, regulatory and social, in relation to the context (territory and actors). This analysis, based on an intensive (6 cases) and an extensive (scale of Marseille) survey shows that the tiers foncier is marked by several issues: precarious habitat, collective space and biodiversity. In parallel, I analyzed power relations, negotiations, strategies, tactics, and initiatives in these contexts. On this basis, I have been looking for ways of acting on the tiers foncier. For that, I chose to develop action research processes and to analyze their effects. It shows how and why the tiers foncier can be an opportunity to experiment participatory projects or, on the contrary, how and why such efforts failed. This research identifies the tiers foncier not as an empty space to fill up, but as an element of the city which supports an informal urban development. Finally, a major challenge of the tiers foncier is to explore how to allow the development of processes of appropriation, without reducing the margins of manoeuvre of citizens.