Temps de l’écriture et poétique du point aveugle : théorie et pratique (Bernard Pingaud, Henri Thomas)

Nous nous intéressons dans cette thèse à la relation originale et problématique qui s’est établie, dans la période qui va de l’après-guerre jusqu’à la fin des années 1970, entre, d’une part, la temporalité de l’écriture telle que vécue par l’écrivain et, d’autre part, la temporalité produite par le...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Weinberg, Alexis
Other Authors: Sorbonne Paris Cité
Language:fr
Published: 2017
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2017USPCC091
Description
Summary:Nous nous intéressons dans cette thèse à la relation originale et problématique qui s’est établie, dans la période qui va de l’après-guerre jusqu’à la fin des années 1970, entre, d’une part, la temporalité de l’écriture telle que vécue par l’écrivain et, d’autre part, la temporalité produite par le texte. Le schème paradoxal qui préside à cette relation pourrait se résumer ainsi : écrire pour savoir pourquoi écrire. Si la formule semble consonner avec la vulgate d’une écriture autotélique, elle nous semble plus profondément poser la question complexe du désir du scripteur, quand toute relation univoque entre le dedans et le dehors est mise en cause. Pour mener à bien cette étude, nous procédons en deux grands moments. Le premier aborde cette configuration par un bord théorique : nous suivons le fil du syntagme de « point aveugle », en ses acceptions métaphoriques et conceptuelles, dans un corpus essayistique extrait du grand moment théorique français. La seconde propose deux parcours de lecture dans les œuvres littéraires narratives fictionnelles de Bernard Pingaud et d’Henri Thomas – écrivains qui, selon des modalités distinctes, montrent deux voies d’articulation originale des registres temporels considérés. Aussi différents soient-ils, ils partagent ce principe : écrire pour savoir ce que, sans cette traversée, on ne pourrait savoir, en s’affrontant à cet irréductible point aveugle qui se donne comme condition de possibilité et d’impossibilité du sens === The focus of this thesis is the relationship - in the period between the end of World War Two and the late 1970s - between the temporality of writing as experienced by the writer, and the temporality produced by the text itself. The paradoxical structure of this relationship can be captured by the following formula: writing in order to know why one writes. Though this formula may seem to invoke the modernist received wisdom concerning autotelitic writing, this thesis takes it as the starting point in order to understand the desires of the “scriptor” (to use Roland Barthes’s term) when all unambiguous relations between the internal and the external are called into doubt. This study will proceed in two major parts. The first will apply a theoretical lens to the notion of the “blind spot” as it appears in its various metaphorical and conceptual senses in the essayistic corpus of so-called “French theory”. The second will consist of a literary analysis of the fictional narratives of Bernard Pingaud and Henri Thomas: writers who, each in their own distinct modalities, reveal an original way of articulating the forms of temporality at the center of this study. As different as they are, Pingaud and Thomas each share the aim of writing in order to understand that which, without writing, one could never understand. In pursuit of this aim, both writers come face-to-face with a blind spot that poses itself as the condition of both the possibility and the impossibility of meaning