Summary: | Dans le cadre des approches constructionistes, cette thèse étudie les verbes labiles de l’anglais, qui peuvent manifester des configurations syntaxiques variées sans changer de forme. L’étude de la complémentation de ces verbes montre que leur catégorisation en familles sémantiques est pertinente mais pas suffisante pour expliquer leur comportement. La thèse défend une approche syncrétique de la complémentation du verbe qui rend compte de son importante productivité et de ses limites parfois arbitraires. Une analyse montre que les verbes ont tous une configuration syntaxique par défaut, qui n’est pas signifiante et qui permet simplement au verbe d’exprimer ses arguments de façon non marquée, en accord avec certains principes de cohérence conceptuelle. À l’inverse, lorsque la complémentation du verbe a un apport sémantique identifiable, l’existence de schémas de complémentation pleinement signifiants est postulée. Il s’agit d’ensembles de compléments dont le sens est distinct de celui du verbe auquel ils sont associés et se retrouve de façon régulière avec des verbes de catégories diverses. Il est démontré que les schémas de complémentation doivent être considérés comme des unités linguistiques de plein droit de l’anglais. Cela implique qu’en synchronie, ces schémas sont emmagasinés par les locuteurs plutôt que le résultat d’un processus d’analogie avec des constructions existantes. Leur statut d’unité linguistique permet d’étudier leur sémantisme de la même façon que des unités lexicales plus classiques. S’ils sont en majorité polysémiques, certains schémas ont des emplois difficiles à relier sémantiquement et doivent donc être considérés comme des homonymes. === Within a constructionist framework, this thesis studies English labile verbs, which can enter into various syntactic configurations without changing form. A study of their complementation shows that categorizing them into semantic families is relevant but not sufficient to explain their behavior. The thesis defends a syncretic approach to verb complementation to that accounts for its important productivity and its sometimes arbitrary limits. It is shown that all verbs have a default syntactic configuration, which is not meaningful and which simply allows the verb to express its arguments in an unmarked way, in accordance with certain principles of conceptual coherence. Conversely, when the complementation of the verb has an identifiable semantic contribution, the existence of fully meaningful patterns of complementation is posited. These are defined as sets of complements, whose meaning is distinct from that of the verb with which they are associated and is found regularly with verbs of diverse categories. It is shown that patterns of complementation should be considered fully-fledged English linguistic units. This implies that synchronically, these patterns are mentally stored by speakers rather than the result of a process of analogy with existing constructions. Their status as linguistic units makes it possible to study their meaning in the same way as more classical lexical units. Although most of them are polysemic, some patterns of complementation exhibit uses that are difficult to link semantically and must therefore be viewed as homonyms.
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