Explorer la frontière : folie et genre(s) dans la littérature anglophone contemporaine

Souvent conceptualisée comme l’envers ou l’opposé de la raison, la folie, presque toujours synonyme de débordement, semble vouée à outrepasser toute limite définitoire ou conceptuelle posée par la pensée rationnelle. Cette pulsion de délimitation ou de classification inhérente à la rationalité, trou...

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Bibliographic Details
Main Author: Gagneret, Diane
Other Authors: Lyon
Language:fr
Published: 2019
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2019LYSEN056/document
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Janet Frame
Sarah Kane
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Gagneret, Diane
Explorer la frontière : folie et genre(s) dans la littérature anglophone contemporaine
description Souvent conceptualisée comme l’envers ou l’opposé de la raison, la folie, presque toujours synonyme de débordement, semble vouée à outrepasser toute limite définitoire ou conceptuelle posée par la pensée rationnelle. Cette pulsion de délimitation ou de classification inhérente à la rationalité, trouve dans le genre l’une de ses expressions les plus représentatives. Partant du constat que la folie ne cesse de transgresser les frontières traditionnelles de genre, ce travail étudie les liens entre les représentations littéraires de la maladie mentale et les questions de genre sexué (« gender ») comme littéraire, dans un corpus composé de romans, nouvelles et pièces de théâtre de six auteurs (Janet Frame, Jenny Diski, Sarah Kane, Ian McEwan, Anthony Neilson et Will Self), publiés entre 1951 et 2004. Animées par une dynamique toujours renouvelée de subversion des catégories établies, ces oeuvres invitent à une réflexion sur le rapport particulier qu’entretient la folie à la frontière, qui de simple ligne de démarcation ou de séparation se fait point de contact, puis espace à part entière. À travers leurs représentations de la folie, les récits étudiés privilégient le plus souvent, en effet, une esthétique et une épistémologie de l’entre. Cette réflexion s’articule donc principalement autour des images et des usages de la liminalité dans ces histoires de fous et de folles qui, au fil de leur (re)définition de l’appartenance et de l’identité des textes et des individus, esquissent une cartographie mobile des « contrées à venir » dont Deleuze et Guattari font la destination de toute écriture. === Traditionally conceptualised as the underside or the outside of reason, madness most often rhymes with excess; as such, it continually threatens to transgress all definitional or conceptual limits set by rational thought. Indeed, at the core of rationality is an impulse to delimit and classify, of which categories of genre and gender are quintessential examples. Starting from the observation that depicting madness regularly entails crossing, questioning and redefining genre and gender boundaries, this work investigates how literary representations of madness relate to the classification and conceptualisation of gender and genre in a selection of novels, short stories and plays by six different writers – Janet Frame, Jenny Diski, Sarah Kane, Ian McEwan, Anthony Neilson, and Will Self – published between 1951 and 2004. With the subversion of established categories as their central aim and dynamics, these works call for an exploration of the specific way in which depictions of madness, by using the border as one of their core motifs, impact the conceptualisation of borders. No longer a mere demarcation or dividing line between spaces, or simply a meeting point, the border becomes a full-blown space for individuals and texts to inhabit. Indeed, through their representations of madness, the borderline stories under study seem to embrace and promote both an aesthetics and an epistemology of the in-between. This work therefore focuses on the images and uses of liminality in stories of madmen and madwomen that, by remapping textual and sexual identities, have begun to chart these “lands to come” which, according to Deleuze and Guattari, are the true destination of all writing.
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