Summary: | Ce manuscrit expose, sous forme de dualité, un cheminement de l’art et des sciences, autant historiquement, conceptuellement, que d’un point de vue pratique. Autour d’une réflexion théorique, est développée une œuvre de la seconde interactivité, Mélancolie des étoiles, en coécriture avec Edwige Armand, artiste plasticienne docteure en art et dont elle en est l’initiatrice. Sa mise en place a nécessité l’emploi et le développement d’outils informatiques, ainsi que leur mise en commun. Mais, pour conserver une cohérence au propos, tout ce qui est d’ordre purement technique a été relayé en annexes. Une partie est consacrée au rapport des arts et des sciences, comme un parallèle à une certaine vision du monde. D’un point de vue historique puis conceptuel, des changements paradigmatiques (Thomas Kuhn [111]) jusqu’au passage de la première à la seconde cybernétique, initiée par Heinz von Foerster [84, 87] et développée par Edgar Morin [131,135], en rapport avec la nécessaire évolution vers la pensée complexe. Elle s’attache à l’évolution des concepts tant scientifiques que philosophiques dont un modèle peut être partagé par toute une communauté avant de devenir définitivement caduque, à l’instar du déterminisme. Une deuxième présente l’œuvre numérique développée dans ce projet. Partant de l’idée de déconstruction du langage (Jacques Derrida [64, 68]), et plus particulièrement de l’opposition du langage à la réalité (Henri Bergson [19, 23]), cette partie développe le cheminement qui a amené à la pièce Mélancolie des étoiles. La voix des spectateurs, décomposée en phonèmes, est matérialisée par des touches colorées ayant le rôle de cellules. Elles devront apprendre à survivre, tout en étant confrontées à des buts antagonistes. Les implications scientifiques y sont présentées, exposant sa mise en œuvre aussi bien au niveau de la reconnaissance vocale, de la synthèse d’images, de la programmation massivement parallèle que de la vie artificielle. La conclusion revient sur les cybernétiques par un rapprochement avec la vie artificielle et les œuvres de la seconde interactivité (au sens d’Edmond Couchot [55, 56]) avec l’émergence de la complexité. Elle s’interroge sur les problèmes liés aux pratiques aussi bien scientifiques qu’artistiques, d’un point de vue d’une certaine idée de progrès, de la recherche ou de l’éducation (Paul Feyerabend [79, 83]). Et plus généralement ce que méthodes et pratiques engendrent en tant que responsabilité éthique. === This manuscript presents, in a duality form, a progression of Art and Sciences, in a historically, conceptually, and practical standpoint as well. From a theorical thought, a second interactivity artwork has been created: Mélancolie des étoiles, in cooperation with Edwige Armand, PhD graduate in art, who is the originator of the piece. Its implementation requires the use and development of computer tools as well as their sharing. But, in the aim to maintain consistency, all that is purely technical is relayed in annexes. A part is devoted to the connection between Arts and Sciences, as a parallel to a particular worldview. In a historically then conceptually standpoint, from paradigmatic changes (Thomas Samuel Kuhn [111]) up to the transition from the first to the second cybernetics, initiated by Heinz von Foerster [86, 87] and developed by Edgar Morin [131, 135], in relation with the necessary evolution towards complex thought. It focuses on the evolution of both scientific and philosophical concepts of which a model can be shared by a whole community before becoming definitely obsolete, like determinism. A second one presents the digital work developed in this project. Starting from the idea of language deconstruction (Jacques Derrida [64, 65]), especially the opposition of language to reality (Henri Bergson [19,23]), this part develops the progression that led to the work Mélancolie des étoiles. The voice of the audience, broken down into phonemes, is represented by colored touches in the role of cells. They have to learn to survive while being faced with conflicting goals. The scientific implications are presented, exposing its implementation at the level of speech recognition, image synthesis, massively parallel programming and artificial life. The conclusion comes back to cybernetics by a connection with artificial life and second interactivity artworks (in the meaning of Edmond Couchot [55, 56]) with the emergence of complexity. It questions the issues of both scientific and artistic practices, from some idea of progress, research or education (Paul Feyerabend [79, 83]). And more generally what methods and practices generate as ethical responsibility.
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