Associations prospectives entre la présence d’une télévision dans la chambre d’un enfant à 4 ans et les saines habitudes de vie à 10 ans : rôle des pratiques parentales efficaces

Contexte. Les instances de recherche en pédiatrie mentionnent que le temps d’écran crée des conséquences négatives immédiates et ultérieures sur la santé et les saines habitudes de vie des enfants et des adolescents. Ils suggèrent une supervision parentale, un encadrement du temps d’écran ainsi que...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Fortin, Geneviève
Other Authors: Pagani, Linda S.
Format: Others
Language:fra
Published: 2021
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/25133
https://orcid.org/0000-0002-8005-8709
Description
Summary:Contexte. Les instances de recherche en pédiatrie mentionnent que le temps d’écran crée des conséquences négatives immédiates et ultérieures sur la santé et les saines habitudes de vie des enfants et des adolescents. Ils suggèrent une supervision parentale, un encadrement du temps d’écran ainsi que des espaces et des moments sans écrans. Toutefois, nous savons que les pratiques parentales efficaces sont la source primaire de socialisation et établissent donc les habitudes de vie d’une famille. Les pratiques parentales sont aussi souvent utilisées dans des programmes de prévention pour les comportements et pour les habitudes de vie chez les jeunes. Objectif. Nous souhaitons examiner l’effet modérateur des pratiques parentales efficaces sur les liens entre la présence d’une télévision dans la chambre des garçons et filles au préscolaire et les saines habitudes de vie ultérieures (l’activité physique à l’extérieur des heures scolaires, les habitudes alimentaires et la durée du sommeil). Méthode. Les participants (929 garçons et 930 filles) proviennent d’une cohorte de naissances de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ). La télévision dans la chambre (rapportée par l’enfant et confirmée par l’intervieweur) et les pratiques parentales efficaces (rapportées par la mère) ont été récoltées à 4 ans. Les saines habitudes de vies (rapportées par la mère) ont été récoltées à 10 ans. Des régressions linéaires ont été effectuées pour tester l’hypothèse d’une modération en faisant des analyses stratifiées par le sexe, tout en contrôlant pour des caractéristiques individuelles et familiales. Résultats. La télévision dans la chambre n’est pas associée significativement sur les saines habitudes de vies, tant chez les gars et les filles. Les pratiques parentales modèrent significativement le lien entre la télévision dans la chambre et l’activité physique à l’extérieur des heures scolaires chez les gars. Des pratiques parentales efficaces élevées chez les garçons augmentent l’activité physique à l’extérieur des heures scolaires quand un garçon a une télévision dans sa chambre, comparativement à des pratiques parentales efficaces faibles. Pour les filles, les pratiques parentales efficaces prédisent une plus grande durée de sommeil, en tant qu’effet direct. Les pratiques parentales modèrent significativement le lien entre la télévision dans la chambre et la durée du sommeil chez les filles. Les pratiques parentales efficaces élevées augmentent la durée du sommeil quand une fille a une télévision dans sa chambre, comparativement à des pratiques parentales efficaces faibles. Conclusion. Les pratiques parentales efficaces peuvent être considérées comme un facteur de protection sur les saines habitudes de vie associées avec une télévision de la chambre, améliorant ainsi les chances d’un développement optimal chez l’enfant. Ainsi, la parentalité est une cible pertinente pour les programmes de prévention, particulièrement pour l’activité physique à l’extérieur des heures scolaires chez les garçons et la durée du sommeil chez les filles. === Background. Community pediatricians and allied youth services report that screen time creates immediate and subsequent well-being and lifestyle risks in children and adolescents. In fact, current guidelines recommend parental supervision and monitoring of screen time as well as screen-free spaces and moments. Effective parenting practices are often targeted in prevention programs addressing behavioral development and diminishing risk for mental psychopathologies. Little is known regarding the role of parenting in effectuating guidelines. Objective. This study aims to examine the moderating effect of parenting practices on the relationship between the presence of a television in the preschool child’s bedroom and subsequent healthy lifestyle habits (physical activity outside school hours, healthy eating habits and sleep duration). Methods. Participants (929 boys and 930 girls) are from the Quebec Longitudinal Study of Child Development (QLSCD) birth cohort. Bedroom television (reported by children and confirmed by interviewer) and effective parenting practices (reported by mothers) were collected at age 4. Mothers reported on chilren’s healthy lifestyle habits at age 10. Linear regressions were conducted, stratified by sex, to test expected moderation hypothesis by controlling for child and family characteristics. Results. Bedroom television was not significantly associated with lifestyle risks, both in boys and girls. Parenting practices significantly moderated the relationship between bedroom television and physical activity outside school hours for boys. Better parenting practices were associated with increases in physical activity outside school hours when a bedroom television was present, compared with lower effective parenting practices. For girls, effective parenting for girls predicted higher sleep duration as a direct effect. Parenting practices significantly moderated the relationship between bedroom television and sleep duration for girls. Better parenting practices were associated with increases sleep duration in the presence of a bedroom television, compared with lower effective parenting practices. Conclusion. Effective parenting practices can be considered as a protective factor for lifestyle habits associated with the presence of a television in the preschool bedroom, thus bettering chances of optimal development. These findings support the role of parenting as a program target for risk prevention.