Débat inexistant ou paroles persistantes : la théologie des reliques au Moyen Âge, autour du De pigneribus sanctorum de Guibert de Nogent

Les reliques sont des objets associés aux saints, ou au Christ. Une relique est porteuse d’une puissance spirituelle, une virtus, source de miracles. Depuis l’Antiquité et surtout le Moyen Âge, les reliques ont joué un rôle essentiel dans la vie des sociétés chrétiennes. Il n’en reste pas moins que...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Dallali, Mehdi
Other Authors: Cottier, Jean-François
Language:fr
Published: 2012
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/6142
Description
Summary:Les reliques sont des objets associés aux saints, ou au Christ. Une relique est porteuse d’une puissance spirituelle, une virtus, source de miracles. Depuis l’Antiquité et surtout le Moyen Âge, les reliques ont joué un rôle essentiel dans la vie des sociétés chrétiennes. Il n’en reste pas moins que les théologiens semblent n’avoir réservé au culte des reliques qu’une faible part de leurs écrits, au point d’être considéré par l’historiographie actuelle comme ayant eu « une élaboration théorique inversement proportionnelle à son importance ». Le présent mémoire se propose d’étudier, à travers les différents témoignages laissés sur le culte des reliques, durant l’Antiquité et le Moyen Âge, quelles ont pu être les conceptions, croyances et controverses autour du culte des reliques. L’hypothèse par conséquent proposée est celle d’un « problème des reliques », intimement lié aux évolutions du culte des saints et aux conceptions sur l’eucharistie tout au long du Moyen Âge. Un glissement se produit au cours du Moyen Âge, d’une critique jugée hérétique du culte en lui-même, à un refus des abus et du flou entourant ce culte au nom de l’orthodoxie. Ces paroles persistantes, à défaut d’un débat, sur la validité, les mécanismes mystiques et les abus d’un tel culte se sont ainsi cristallisées au XIIe siècle chez plusieurs auteurs contemporains, tels Thiofrid d’Echternach et surtout Guibert de Nogent, soulignant le besoin d’une élaboration théorique et d’une codification de ces pratiques. === Relics are items linked to the saints, or to the Christ. Relics carry spiritual power, called virtus, source of miracles. Since the Antiquity, and especially since the Middle Age, relics played an essential part in the life of christian societies. The fact remains that the medieval theologians seemed to have reserved, for the cult of relics, a small part of their writings, as to be regarded by historians as having been presenting "a theoretical elaboration inversely proportional to its significance " and did not elicit any debate. This thesis thus proposes to study, through the various accounts left on the cult of relics, the ancient and medieval, what were the views, beliefs and controversies around the cult of relics. The hypothesis is therefore proposed that a "problem of the relics" existed, throughout the Middle Age, intimately linked to developments in the cult of saints and ideas on the Eucharist. A shift occurs during the Middle Ages, from a criticism, considered heretical, of the cult itself, to a denial of abuse and vagueness of this cult in the name of orthodoxy. These persistent speeches, if not a debate, about the validity and the mystical mechanisms and abuse of such a cult, would be well crystallized in the twelfth century, reflected in many contemporary writers, such as Thiofrid Echternach and especially Guibert of Nogent, stressing the need for theoretical development and codification of these practices.