Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron

« La guerre est simplement la poursuite de la politique par d’autres moyens » : c’est la formule la plus célèbre de Clausewitz. Veut-elle dire que la guerre est un instrument du politique, un de ses moyens, comme le soutiennent certains ? Ou plutôt, comme le soutiennent d’autres, veut-elle dire q...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Messier, Francois
Other Authors: Labelle, Gilles
Language:fr
Published: Université d'Ottawa / University of Ottawa 2013
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/24349
http://dx.doi.org/10.20381/ruor-3122
id ndltd-uottawa.ca-oai-ruor.uottawa.ca-10393-24349
record_format oai_dc
spelling ndltd-uottawa.ca-oai-ruor.uottawa.ca-10393-243492018-01-05T19:01:40Z Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron Messier, Francois Labelle, Gilles Aron Politique Guerre Idéalisme Réalisme Républicanisme Libéralisme Clausewitz Relations internationales État « La guerre est simplement la poursuite de la politique par d’autres moyens » : c’est la formule la plus célèbre de Clausewitz. Veut-elle dire que la guerre est un instrument du politique, un de ses moyens, comme le soutiennent certains ? Ou plutôt, comme le soutiennent d’autres, veut-elle dire que la guerre doit, par nécessité, être soumise au politique afin d’en contenir les débordements ? La réponse tient, c’est l’hypothèse principale qui se situe au cœur de ce travail, dans la conception aronienne du politique qui unit une forme de réalisme politique (les rapports entre les hommes et les sociétés sont fondés sur les conflits d’intérêts et d’idées, sur la puissance et la force) et une forme d’idéalisme à consonance kantienne (par-delà la puissance et la force, la raison demeure une fin ou un idéal régulateur qui demeure à l’horizon de la coexistence des êtres humains). Si, pour Aron, la guerre est inévitable, elle n’abolit pas –sauf les cas où elle devient « totale » – le politique car, selon lui, elle n’occupe pas tout l’espace. Le primat du politique est donc réaffirmé même en situation de guerre. Mais plutôt qu’une véritable « continuation » de la politique par la guerre, faisant de celle-ci un instrument de celui-là, il faudrait envisager ici une autre manière d’affirmer ce primat, fondé sur une sorte de « lien de nécessité » : l’inévitable phénomène qu’est la guerre ne peut être laissé à lui-même, il doit nécessairement être encadré par le politique afin d’éviter tout débordement. Toutefois, cet encadrement n’offre aucune garantie et, à la fin, cette absence de garantie, qui n’a rien à voir avec un scepticisme désespéré, propose un pari sur une raison incertaine mais résiliente : «si nous ne parions pas sur la raison, sur quoi allons-nous parier ? » 2013-07-24T17:25:03Z 2013-07-24T17:25:03Z 2013 2013 Thesis http://hdl.handle.net/10393/24349 http://dx.doi.org/10.20381/ruor-3122 fr Université d'Ottawa / University of Ottawa
collection NDLTD
language fr
sources NDLTD
topic Aron
Politique
Guerre
Idéalisme
Réalisme
Républicanisme
Libéralisme
Clausewitz
Relations internationales
État
spellingShingle Aron
Politique
Guerre
Idéalisme
Réalisme
Républicanisme
Libéralisme
Clausewitz
Relations internationales
État
Messier, Francois
Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron
description « La guerre est simplement la poursuite de la politique par d’autres moyens » : c’est la formule la plus célèbre de Clausewitz. Veut-elle dire que la guerre est un instrument du politique, un de ses moyens, comme le soutiennent certains ? Ou plutôt, comme le soutiennent d’autres, veut-elle dire que la guerre doit, par nécessité, être soumise au politique afin d’en contenir les débordements ? La réponse tient, c’est l’hypothèse principale qui se situe au cœur de ce travail, dans la conception aronienne du politique qui unit une forme de réalisme politique (les rapports entre les hommes et les sociétés sont fondés sur les conflits d’intérêts et d’idées, sur la puissance et la force) et une forme d’idéalisme à consonance kantienne (par-delà la puissance et la force, la raison demeure une fin ou un idéal régulateur qui demeure à l’horizon de la coexistence des êtres humains). Si, pour Aron, la guerre est inévitable, elle n’abolit pas –sauf les cas où elle devient « totale » – le politique car, selon lui, elle n’occupe pas tout l’espace. Le primat du politique est donc réaffirmé même en situation de guerre. Mais plutôt qu’une véritable « continuation » de la politique par la guerre, faisant de celle-ci un instrument de celui-là, il faudrait envisager ici une autre manière d’affirmer ce primat, fondé sur une sorte de « lien de nécessité » : l’inévitable phénomène qu’est la guerre ne peut être laissé à lui-même, il doit nécessairement être encadré par le politique afin d’éviter tout débordement. Toutefois, cet encadrement n’offre aucune garantie et, à la fin, cette absence de garantie, qui n’a rien à voir avec un scepticisme désespéré, propose un pari sur une raison incertaine mais résiliente : «si nous ne parions pas sur la raison, sur quoi allons-nous parier ? »
author2 Labelle, Gilles
author_facet Labelle, Gilles
Messier, Francois
author Messier, Francois
author_sort Messier, Francois
title Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron
title_short Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron
title_full Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron
title_fullStr Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron
title_full_unstemmed Politique et guerre dans l'oeuvre de Raymond Aron
title_sort politique et guerre dans l'oeuvre de raymond aron
publisher Université d'Ottawa / University of Ottawa
publishDate 2013
url http://hdl.handle.net/10393/24349
http://dx.doi.org/10.20381/ruor-3122
work_keys_str_mv AT messierfrancois politiqueetguerredansloeuvrederaymondaron
_version_ 1718597826613608448